Bien des personnages de bande dessinée sont propices au merchandising : Tintin ou les Schtroumpfs parmi tant d’autres. Les éditeurs et commerciaux l’ont compris depuis longtemps et travaillent en particulier ce secteur depuis près d’une quinzaine d’années.
Les ventes en collection, en kiosque ou en vente directe, ne désemparent pas : il est vrai qu’il y a là l’occasion de s’offrir un bel objet ou la collection complète d’une longue série en les payant toutes les semaines ou les deux semaines. Outre les séries de bande dessinées elles-mêmes, ce système de commercialisation a permis à certains lecteurs de se doter d’une collection d’héroïnes de Manara, de jeu d’échecs avec les figurines d’héros célèbres, de l’ensemble des voitures de Tintin ou des véhicules de Blake et Mortimer, etc.
Parmi les réalisations qui permettent de se replonger au cœur des aventures de papier, on pense aussi notamment à la Ville de Lucky Luke qui reproduit figurine et bâtiments… Ainsi qu’au Village d’Astérix et Obélix ! La grande différence entre ces deux reconstitutions réside dans le positionnement des bâtiments : libre ou imposé. En effet, dans plusieurs albums de la série Astérix, Uderzo a dessiné avec précision les bâtisses du village d’Abraracourcix , avant de délimiter plus spécifiquement sa structure : de la carrière d’Obélix à la caverne d’Assurancetourix, qui ont soit disparu, soit changé de place, en passant par la place centrale occupée par la poissonnerie d’Ordralfabétix devant laquelle se déroulent de grandes bagarres à coups de poissons plus ou moins frais qui est devenu un incontournable.
Avec le temps, quelques légers ajustements ont été réalisés au cours des aventures de nos amis gaulois, mais la structure générale du village des irréductibles Gaulois a été peu ou prou préservée, ce qui en fait un lieu à la fois délimité, emblématique et très bien assimilé par les lecteurs ! Les Edtions Atlas ont très bien compris ce potentiel en vendant les différents éléments de ce village en 2004. Que cela soit par kiosque ou par correspondance, des connaisseurs de tout âge ont donc construit semaine après semaine ce village qui a vécu tant d’aventures. Difficile d’ailleurs d’arrêter en cours de collection sous peine de voir son village amputé d’une partie de ses habitants ou d’éléments de sa palissade. Ces commerçants-là sont des malins...
Plus de dix ans après cette première reconstitution, le village construit demeure prisé des lecteurs car des exemplaires se vendent régulièrement entre particuliers à plusieurs centaines d’euros. C’est sans doute ce qui a motivé Hachette pour relancer il y a quelques semaines cette collection d’anthologie. Comment cette nouvelle mouture se distingue-t-elle de la précédente, alors qu’il faut justement respecter le cadre assez rigoureux posé par les auteurs ? Les fascicules accompagnant chaque numéro ont-ils été revus ? Les collectionneurs pourront-ils prétendre au camp romain qui était proposé aux abonnés d’Atlas il y a plus de dix ans ? Voici quelques-unes des questions que nous avons posées à Charlotte Borelle, chef de produit d’Hachette Collections :
« Les éditions Atlas ont fermé depuis plusieurs années maintenant leur activité kiosque, il ne reste plus que la vente par correspondance. C’est pourquoi nous avons pu relancer ce projet, nous explique-t-elle. Astérix est une licence porteuse car la cible est large (mixte, parents et enfants) ! Nous avons voulu conserver la structure-même de la précédente collection, figurines incluses, mais les éléments ne sont pas identiques à la première collection dans la mesure où il s’agit de nouveaux moules qui permettent un niveau de détail bien plus important et du coup une meilleure qualité bien qu’il s’agisse des mêmes poses que dans l’ancien village. Nous avons en effet repris les fascicules Atlas en y faisant quelques corrections et mises à jour (images, etc). Pour l’instant, nous n’avons pas envisagé de camp romain offerts en cadeau aux abonnés, ni prévu en plus du village gaulois. Mais une patrouille romaine est offerte aux abonnés. Puis, si les volumes de vente sont très bons, on pourra éventuellement envisager une prolongation de la collection mais, à la date d’aujourd’hui, ce n’est pas prévu. »
Comme pour la village précédent, Hachette propose un socle en résine pour les collectionneurs qui désireraient implanter leur univers en 3D sur une surface plus solide que le plan de carton offert dans le deuxième numéro. L’ordre de parution change pourtant. Si Astérix et sa case compose toujours le numéro de lancement, c’est Obélix et sa carrière de menhirs qui passe en seconde position à la place de la caractéristique case d’Assurancetourix. On retrouve des bâtiments et personnages dans les premiers numéros, afin de recevoir par la suite des éléments de décors, les palissades, ainsi que le fameux banquet du village. Au total, près de 200 objets différents répartis sur 60 numéros.
Le soin apporté à cette nouvelle reconstitution devrait permettre aux Éditions Hachette de trouver son public, et de se procurer bien des instants de (re-)découverte intergénérationnelle dans les chaumières. On vient même à se demander si IMPS, la société qui s’occupe des droits des Schtroumpfs, ne devrait embrayer dans la même direction. À bon entendeur...
(par Charles-Louis Detournay)
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Les numéros du Village d’Astérix sont disponibles en kiosque.
Pour en savoir plus, abonnement et informations sont au rendez-vous sur le site de la collection : www.collection-villageasterix.com
Produit uniquement disponible en France, le lancement en Belgique est prévu à partir de l’automne 2016.
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