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Halal, Police d’état - Par Alf Bart, adapté du film d’Éric & Ramzy - Vents d’ouest

Par Charles-Louis Detournay le 16 février 2011                      Lien  
Les adaptations de films en bande dessinée qui sortent en même temps que la projection en salle, cela devient un coup médiatique et commercial plus qu'intéressant pour les éditeurs. Excellent exemple avec {Halal}, et son avant-première à Angoulême.

Paris 2011. Un serial killer sévit dans les épiceries de Barbès. Parmi les victimes, la femme d’un diplomate algérien se fait trucider dans une boucherie.

C’est assez pour que la police algérienne entre en jeu et mette à disposition de la police nationale française le plus grand duo de flics d’Afrique du Nord…l’inspecteur Nerh-Nerh et Le Kabyle, deux blédards aux méthodes pas très… académiques.

Comme l’annonce clairement l’éditeur : "Halal Police d’État" est une comédie dans la plus pure lignée des « stupid comedies ». Je ne vous ferai donc pas l’article du genre en question. Les fans apprécieront, et les autres le décrieront. Toutefois, la vérité est ailleurs (Ah tiens, non ! Ça, c’est du X-files !).


Après la grande réussite de l’adaptation de Bienvenue chez les Ch’tis, les éditeurs semblent avoir flairé le bon coup marketing en réalisant l’album d’un succès populaire, voire même de le sortir en même temps que le film ! La preuve récemment avec Delcourt pour Rien à déclarer ! et voici que Vents d’Ouest se met le courant avec Halal.

Je laisse la critique du scénario aux journalistes professionnels du septième art. Quant à l’adaptation en bande dessinée, on semble perpétuellement tomber dans la problématique déjà soulevée dans Rien à déclarer : un copier-coller du scénario du film, en oubliant que les blagues avec accent ne font pas toujours rire en bande dessinée, et qu’à défaut d’un cadrage, voire d’un découpage efficace, un gag peut tomber à plat ou passer inaperçu.

Halal, Police d'état - Par Alf Bart, adapté du film d'Éric & Ramzy - Vents d'ouest
Dans un cordon de sécurité serré au possible, Éric se dirige tout sourire vers la foule qui les attend de pied ferme !
Photo : © CL Detournay
Pas d’autre mot : c’était l’emeute !
Un excellent coup pour Vents d’Ouest !
Photo : © CL Detournay

Cette adaptation est donc à conseiller à ceux qui auront apprécié le film ! Ils se rappelleront leurs éclats de rire et y donneront sans doute écho en lisant l’album. Pour ceux qui voudraient économiser le prix de la toile pour le papier, ils feraient une mauvaise opération : moins qu’une adaptation, il faut parler de "transcription" et, sans l’appui des images, l’album passerait rapidement aux oubliettes.

Devant la foule, en extase les éblouissant de flashes, Éric ne peut s’empêcher de les prendre eux aussi en photo...
Photo : © CL Detournay
Après l’avant-première, Ramzy se sacrifie en posant de longues minutes avec ses fans sur-excitées alors que les journalistes les attendent dans un lieu tenu secret.
Photo : © CL Detournay

En définitive, qu’importe ! Cet album sera sûrement un succès ! Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’émeute (je pèse mes mots) qu’ont déclenchée les deux humoristes à leur passage au Festival d’Angoulême. Aucun autre auteur, et aucun autre personnalité (que M. le Ministre n’en prenne pas ombrage) n’a provoqué un tel mouvement de foule, et nécessité un tel cordon de sécurité.

Une nouvelle voie s’ouvre donc pour les éditeurs : courir les producteurs de films pour signer de belles adaptations… ou transcriptions, cela dépendra de l’effort consenti !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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11 Messages :
  • Concrètement, ça donne quoi un gag qui tombe à plat dans le passage d’un film à la BD ? Vous avez un exemple concret ?

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    • Répondu par Charles-Louis Detournay le 16 février 2011 à  13:48 :

      Le ’passage’ à la douane. P 9 case 4 et 5.

      Le gag bénéficie d’une bonne préparation visuelle dans le film. Le fait de tout condenser dans l’album casse quelque peu cet effet. Sans avoir vu le film, difficile de profiter de la situation.

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      • Répondu le 17 février 2011 à  13:40 :

        Au contraire, pour avoir lu BD sans avoir vu le film, je ne trouve pas que le problème que vous soulevez soit flagrant.

        C’est peut-être plutôt en comparant les deux qu’on remarque des différences et qu’on peut juger si l’une est moins bien que l’autre ou vice-versa.

        La BD est plaisante et fonctionne bien tel que (enfin, c’est ce que j’ai trouvé). En revanche, je ne suis pas sûr d’avoir envie de voir le film… La bande-annonce est sympa (et on y voit la scène de la douane qui est traitée différemment, oui) mais ça n’est pas une priorité pour moi.

        Finalement, votre exemple contredit votre article ou vous dites que la BD ne serait qu’une transcription et non une adaptation. Les différences que vous pointez dans la scène de la douane démontre que l’auteur a dû adapter l’histoire quand il a changé de média, chacun ayant ses propres codes narratifs…

        Maintenant, j’espère que le propos n’est pas de dire qu’une BD est forcément moins bien qu’un film car après tout, la BD ne serait que le cinéma du pauvre… Non, je ne peux pas croire ça de la part d’ActuaBD !

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  • les éditeurs semblent avoir flairé le bon coup marketing en réalisant l’album d’un succès populaire

    Ca se faisait dans les années 70 avec les films des Charlots adaptés en BD par Guy Mouminoux et début 80 avec Inspecteur Labavure de Coluche par Cabu, prépublié dans Charlie ou Harakiri.

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    • Répondu par Sergio Salma le 16 février 2011 à  17:28 :

      Disons sous cette forme -là, album 46cc sortant en même temps qu’un film c’est une démarche récente. Sinon sur le principe, déjà Mickey dans les années 30, sans parler du Japon ni des comics. Ou encore Popeye. Généralement une bande dessinée à succès titille les producteurs , l’inverse étant possible aussi. Les Simpsons en bd format comics fait un carton ; les bd Naruto sont un succès en grande partie grâce à la notoriété télévisuelle etc...Dans Pif il y avait eu Dr Justice, Amicalement vôtre...et puis enfant, je m’étais toujours demandé comment ils avaient fait à la télé pour trouver des comédiens qui ressemblaient autant aux personnages des chevaliers du ciel de la bande dessinée. Quand le phénomène est ancien, ça a du charme ; quand c’est actuel c’est juste un coup marketing. Curieux.

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      • Répondu le 16 février 2011 à  17:54 :

        Disons sous cette forme -là, album 46cc sortant en même temps qu’un film c’est une démarche récente.

        Bah non, je vous dis que dans les années 70 les films des Charlots (gros succès, jusqu’à 14 millions d’entrées pour Bons baisers de Hong Kong)furent adaptés en BD par Guy Mouminoux (alias Dimitri) sous forme d’albums classiques 44 pages couleurs qui sortaient en même temps que les films. C’était il me semble publié au Fleuve noir, comme les BD San Antonio.

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        • Répondu par Sergio Salma le 16 février 2011 à  19:59 :

          Oui exact. J’avais le souvenir de bandes dessinées sorties plus tard.

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      • Répondu le 17 février 2011 à  01:31 :

        Quant à Dr Justice, le film (très mauvais d’ailleurs) est une adaptation de la bd et non l’inverse.
        Et dans les adaptations récentes, il faut signaler aussi les bd de Arthur et les minimoys.

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  • Je ne sais pas ce que vaut la BD ( les dessins ont l’air chouette) mais le film est vraiment très drôle et complètement con, une bonne comédie qui se présente pour ce qu’elle est et fait mouche.

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    • Répondu par Hum ! le 1er mars 2011 à  12:22 :

      Complètement con,pour vous,c’est un critère de qualité ? étrange...

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      • Répondu par Phildar le 1er mars 2011 à  13:36 :

        Absolument, c’est l’humour con, très difficile à réussir (en anglais « stupid comedies » comme signalé plus haut).

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