Après avoir réglé les affaires de cœur de leur héroïne, Amanda Conner et Jimmy Palmiotti semblent avoir décidé, ou presque, dans ce sixième tome [1] de mettre de côté tout ce qui s’apparente aux intrigues et aux développements pour offrir au lecteur un moment de franche rigolade et de parodie.
Ainsi la première histoire qui s’étale sur plusieurs épisodes voit l’entrée en scène d’un mercenaire un brin dérangé baptisé Red Tool, émule évident du fameux Deadpool de Marvel Comics, amoureux d’Harley Quinn, qui décide de lui faire la cour en usant de violence et d’un brin de folie.
Aussi barré que rentre-dedans, cette aventure peut se lire aussi bien comme de la pure parodie surfant sur la mode du méta-contextuel qu’en tant que gentille parabole sur la « drague lourde ». En effet Red Tool, bien que pétri de bonnes intentions, se comportera tout le long de façon terrible et fort irrespectueuse. Harley lui expliquera ainsi que bien qu’il soit sans doute son type la façon dont il l’a dragué n’a fait que la mettre en colère et a réduit à néant toutes ses chances !
Nous continuons ensuite la veine parodique avec une bataille de « Mecha » ou plus exactement de voitures transformables en robot géant à l’esthétique clairement « Transformers » : Harley doit ici combattre un tueur usant de ces robots géants et ce, en en pilotant un à son tour… Attention aux dégâts et aux armements cachés !
Enfin le dernier épisode propose de faire le point sur la situation actuelle d’Harley et en particulier son quartier avec une journée presque ordinaire et la présence de ses amis chers, dont évidemment Poison Ivy. Drôle et attachant, on renoue ici avec une fibre plus « sensible » qui fait office de joli épilogue avant de retrouver prochainement Harley Quinn dans sa série DC Rebirth.
Côté dessin, le travail de Chad Hardin s’avère toujours aussi bon, explosif et vivant, avec des postures et des séquences d’action très dynamiques. Il est accompagné ici de John Timms, de Moritatet sur une courte séquence, surtout d’Elsa Charretier, dessinatrice française, qui signe le dernier épisode et y apporte une intéressante fraîcheur tout en s’intégrant parfaitement bien à l’ambiance créée par Chad Hardin.
Notons également un point qui peut avoir son importance : au cours de cet album, Harley modifie la teinture de ses cheveux pour coller à celle des films, qu’elle arborera désormais dans DC Rebirth. Ainsi elle passe d’un style entièrement rouge d’un côté et noir de l’autre à une couleur blonde avec simplement du rouge et du bleu au niveau de la pointe de ses couettes !
Un « dernier » album dédié donc essentiellement à la parodie potache, qui ne vole pas forcément très haut, mais qui mêle toujours humour irrévérencieux et leçon sur le respect de soi et des autres avec une certaine efficacité et tendresse.
En six albums, Amanda Conner, Jimmy Palmiotti & Chad Hardin ont construit avec brio un univers burlesque et irrévérencieux qui nous a conquis, avec ses lieux et ses personnages étranges et pittoresques s’appuyant habilement sur la nature paradoxale d’Harley Quinn. Et c’est donc toujours avec le même plaisir que nous attendons la suite de ses aventures !
(par Guillaume Boutet)
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Harley Quinn T6. Scénario : Amanda Conner & Jimmy Palmiotti. Dessin : Chad Hardin, John Timms, Moritat & Elsa Charretier. Traduction Benjamin Rivière. Urban Comics, collection "DC Renaissance". Sortie le 25 août 2017. 136 pages. 15,00 euros.
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[1] Les épisodes contenus dans Harley Quinn T6 : Tirée par les cheveux sont :
Harley Quinn #26-30 (mars 2016 à juillet 2016).