Harmony reprend connaissance enfermée dans une cave, loin de tout, surveillée par un mystérieux gardien. Se souviendrait-elle de son identité qu’elle comprendrait peut-être si les voix qu’elle entend et qui semblent si réelles sont ou non le fruit de son imagination. Rêve-t-elle encore quand elle croit commander aux objets et les voit s’envoler autour d’elle ? Et qui est ce geôlier étrangement bienveillant, cet infirmier qui la garde enfermée ?
Le fantastique n’est jamais si intrigant que quand s’y mêle de la psychologie et quand on ne sait ce qui se trouble de la réalité ou de celui qui la perçoit. Le lecteur, confronté aux même secrets que l’héroïne, la suit volontiers dans les développements d’une énigme qui semble s’épaissir à chaque avancée. C’est donc avec beaucoup de plaisir qu’on entre dans cette histoire, malgré un double prologue dont le sens s’éclaircira sans doute dans la suite des aventures d’Harmony.
Venu du dessin animé en passant par Angoulême, Mathieu Reynès signe là son propre scénario et déploie avec talent une ligne dynamique et des techniques de mises en couleurs des plus modernes qui en renforcent l’atmosphère fantastique.
Il avait signé son premier album, Banana Fight (sc. Frédéric Brrémaud), chez Paquet en 2002. Un duo reconduit dans Sexy Gun (2 vol.) chez Soleil, puis avec Lola Bogota chez Bamboo, suivis de plusieurs séries humoristiques bien "bambooesques", au scénario cette fois, toujours en complicité avec Brrémaud : Les Tennismen (dess. Bertolucci,), Les Informaticiens (dess. Toulon), Toutou & Cie (dess. Soffritt) et Les Maîtres Nageurs (3 tomes parus) qu’il dessine lui-même.
En 2011, Dupuis met le grappin dessus avec Alter Ego scénarisé par Denis Lapière et Pierre-Paul Renders. Son dessin semi-réaliste fait merveille. En 2012, il signe le scénario du remarqué La Mémoire de l’Eau de Valérie Vernay chez le même éditeur.
Enfin, chez Ankama, en 2013, il fait partie de l’aventure de l’adaptation des œuvres classiques de Stefan Wul, ce maître de la SF française, en dessinant notamment les deux premiers volumes de La Peur géante. C’est donc un auteur en toute maturité qui lance ici, seul, une série de SF qui promet d’être marquante.
(par Gilles d’EGGIS)
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Notre héroïne se trouve confrontée à de nouveaux rebondissements à la fin de ce premier tome, dont on attend la suite avec impatience.
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