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Hawkeye T4 | Rio Bravo – Par Matt Fraction, David Aja, Chris Eliopoulos & Francesco Francavilla (trad. A. Catteau) – Panini Comics

Par Romuald LEFEBVRE le 20 octobre 2015                      Lien  
Quatrième et dernier tome de la série de Matt Fraction et David Aja, consacrée aux péripéties du quotidien que vit l'habile archer de l'univers Marvel. Une série qui a su au fil de ces dernières années s'attirer les faveurs de la critique, en témoignent ses succès aux Eisner Awards. Est-ce que le final de la série est à la hauteur de la réputation qu'elle a établie ?

Ce quatrième tome d’Hawkeye par Matt Fraction et David Aja est un véritable crève-cœur. Comment ne pas être triste de l’arrêt d’une telle série alors qu’elle parvient jusqu’à la fin à remporter l’adhésion du lecteur grâce à ses incontournables qualités ? « Toutes les bonnes choses ont une fin », certes, mais qu’est-ce que cela peut être frustrant parfois...

Après un troisième tome centré sur les aventures californiennes et en solo de Kate Bishop [1], ce quatrième tome est à nouveau consacré aux déboires de Clint Barton à New York. De plus en plus isolé, de moins en moins patient avec le groupe de voyous d’Europe de l’est qui veut s’accaparer son immeuble, ayant de plus en plus peur pour la vie de ses voisins, Hawkeye a bien du mal à voir un rayon de lumière poindre dans cette bien sinistre situation...

Comme à son habitude avec cette série, Matt Fraction n’hésite pas à souligner la fragilité du personnage, que ce soit dans ses actes du quotidien ou dans ses relations avec ses proches. Il est toujours aussi difficile pour Clint de devenir le héros qu’il pense que les gens veulent qu’il soit. Il lui est encore plus difficile de remarquer l’estime que ses proches lui portent, malgré son caractère autodestructeur et solitaire parfois.

Hawkeye T4 | Rio Bravo – Par Matt Fraction, David Aja, Chris Eliopoulos & Francesco Francavilla (trad. A. Catteau) – Panini Comics
La vie n’était pas tendre pour les jeunes Barney et Clint...
© Marvel - Panini Comics

Matt Fraction sort en tout cas de sa manche le frère de Clint, Barney, afin de continuer à faire bouger la fourmilière. Au contraire de son petit frère, Barney a souvent eu tendance à faire les mauvais choix malgré son bon fond. Sa carrière l’a souvent ainsi mené à davantage fréquenter les rangs des méchants garçons plutôt que celui des héros... Nous retrouvons Barney désormais sans-domicile-fixe, parvenant tant bien que mal à New York : est-ce que son petit frère va lui tendre une main charitable pour le sortir de la misère ?

L’introduction de Barney dans cette séquence permet de développer agréablement un caractère familial pour la série, l’amour fraternel qui se dégage de la relation entre Clint et Barney étant amené d’une manière juste et efficace. Kate partie, Barney est désormais le contre-poids des déboires que connaît Clint, pour le meilleur et pour le pire.

L’handicap de Clint change la narration de la série.
© Marvel - Panini Comics

En effet, Matt Fraction profite de ce dernier tome pour essayer de nouvelles pistes pour le personnage de Clint, notamment le handicap de la surdité. Les événements de cet album amènent en effet Clint a devenir partiellement sourd, et tout un épisode est ainsi raconté à travers des bribes de dialogues et surtout, à travers le langage des signes. Un exercice rondement mené qui permet de toucher du doigt une réalité difficile à vivre.

Une bien particulière synthèse de la série.
© Marvel - Panini Comics

Au rayon des exercices de style, n’oublions pas de mentionner l’épisode réalisé en grande partie par le dessinateur Chris Eliopoulous : sous prétexte d’un dessin animé à la télévision, la série propose un intermède avec des dessins et une tonalité qui pourront rappeler la série Calvin & Hobbes de Bill Watterson, un intermède qui a pour ambition d’utiliser une métaphore animalière pour résumer l’esprit de la série. Une démarche intéressante, mais qui aurait certainement mérité un trait plus raffiné et moins cartoon.

Néanmoins, que l’on se rassure sur la qualité graphique de cet album : Francesco Francavilla livre un solide travail pour raconter les déboires de Barney et le trait de David Aja, présent pour la grande majorité des épisodes de ce tome, est toujours aussi fascinant à parcourir.

Pour le final de la série, ils sont de retour.
© Marvel - Panini Comics

Avec un final efficace, ce quatrième tome d’Hawkeye conclut le cycle de jolie manière. Ce final fait intervenir tous les personnages incontournables de la série, Kate et le chien Lucky notamment. Matt Fraction et David Aja peuvent assurément être fiers de cette référence dans leurs bibliographies.

Nous attendons désormais avec impatience de voir ce que Jeff Lemire, scénariste transfuge de DC Comics, réserve à Clint et ses compagnons lors de la prochaine série intitulée All New Hawkeye [2].

(par Romuald LEFEBVRE)

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[1Cette jeune femme est l’autre personnage de l’univers Marvel à porter le nom de Hawkeye, Captain America (Steve Rogers) lui ayant donné il y a quelques années de cela le nom de son ami alors disparu comme marque de son respect envers elle.

[2Jeff Lemire sera aussi le scénariste de la prochaine principale série de l’univers X-Men, Extraordinary X-Men, où une équipe menée par Tornade partira à la recherche de Cyclope, disparu, et tentera de résoudre la menace des brumes terragènes des Inhumains qui rendent les mutants stériles.

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