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He Yulin (rédacteur en chef) : "Lianhuanhua Bao assume une tâche importante pour la continuité et le développement des lianhuanhua chinois."

Par Yohan Radomski le 7 octobre 2012                      Lien  
He Yulin est rédacteur en chef du Lianhuanhua Bao, le grand mensuel de Pékin spécialisé dans le lianhuanhua. Présentation du magazine.

Depuis combien de temps existe Lianhuanhua Bao ?

Lianhuanhua Bao a été créé en mai 1951. Actuellement, il est le seul magazine spécialisé en lianhuanhua.

Et autrefois ? Il devait y avoir aussi des magazines importants dans d’autres villes... Je pense à Shanghai...

Oui, il en existait, par exemple, la revue mensuelle Zhong Guo Lianhuanhua à Pékin qui a été intégrée par la suite dans Lianhuanhua Bao. En plus, il y avait encore Fuchunjiang Huabao, Fazhi Huabao, Kunming Huabao, Wanhuatong lianhuanhuabao, Shaonian Kexue, etc.

A Shanghai, il y avait Kan Tu Shuo Hua, Hong Xiao Bing, etc.

Un magazine de spécialistes, Lianhuanhualun Cong (revue théorique sur le Lianhuanhua) a été créé en août 1980 et puis remplacé par Lianhuanhua Yishu (L’Art du lianhuanhua).

He Yulin (rédacteur en chef) : "Lianhuanhua Bao assume une tâche importante pour la continuité et le développement des lianhuanhua chinois."
Couverture de mai 2012 de Lianhuanhua Bao
(C) Lianhuanhua Bao

Quel était le tirage du magazine dans les années 1960 ? Et aujourd’hui ?

Le tirage mensuel était supérieur à un million d’exemplaires dans les années 1960. Maintenant, il est d’un peu plus de dix mille exemplaires.

Comment expliquez cette différence de tirage ?

Dans les années 1950 et 1960, l’alliance du texte et de l’image qu’on trouvait dans les lianhuanhua était aimée de la plupart des gens. Le gouvernement accordait également une grande importance au lianhuanhua. Le Président Mao Zedong s’est chargé personnellement de promouvoir son développement. Faisant partie de la culture populaire, les lianhuanhua dépassaient d’autres livres en termes de tirage et du nombre de lecteurs.

Au fur et à mesure qu’a été mise en place la Politique de Réforme et d’Ouverture, toute la société a connu de grands changements, ce qui a exercé une influence sur nombre de formes culturelles. Celles-ci ont connu une chute rapide à court terme. Outre le lianhuanhua, il y a eu aussi le cinéma et les sketchs comique, etc.

Puis, de nouveau, le cinéma et les sketchs comiques ont peu à peu prospéré. Maintenant, le lianhuanhua prend aussi un nouvel essor, mais de manière lente.

Page d’un récit populaire dans la revue de mai 2012
(C) Lianhuanhua Bao

Quel rôle joue actuellement Lianhuanhua Bao ? Quels sont vos objectifs ?

Lianhuanhua Bao assume une tâche importante pour la continuité et le développement des lianhuanhua chinois. Voilà le rôle auquel nous jouons et l’objectif que nous avons pour le moment : réunir au niveau national d’anciens dessinateurs de lianhuanhua en vue de la création de nouvelles œuvres ; former de nouveaux dessinateurs et écrivains de lianhuanhua ; continuer à renouveler les thèmes, le contenu et les formes pour répondre aux besoins de la société contemporaine.

Pouvez-vous nous présenter le sommaire du magazine ? Quelles sont les rubriques habituelles ?

On trouve des récits populaires, des récits historiques, des récits folkloriques, ainsi que des récits tournés vers la société actuelle. Il y a un cours de dessin, et une rubrique consacrée à l’appréciation des chefs d’œuvre du lianhuanhua. Enfin des actualités et des chroniques des nouveaux albums.

Est-ce que vous publiez de nouveaux récits ?

Nous publions dans chaque numéro de nouveaux récits qui occupent une place assez importante. Nous essayons de présenter des histoires originales et intéressantes sous forme de lianhuanhua.

Qui sont les auteurs de ces nouveaux récits ?

Les rédacteurs du département de rédaction, des écrivains de l’ancienne génération, ainsi que de jeunes amateurs

Peintures présentées dans la revue en septembre 2012
(C) Lianhuanhua Bao

Diriez-vous que le lianhuanhua est en déclin ou êtes-vous optimiste ?

L’époque où le lianhuanhua était en déclin est déjà passée. Depuis 2011, des lianhuanhua s’accordant avec les besoins de la société moderne font leur apparition. Cette année, la maison d’édition populaire de Xinjiang a tiré plus d’un million d’albums.

D’autres maisons d’édition telles que la Maison d’édition de Pékin, la Maison d’édition de l’armée de libération, et le Centre de l’Animation de Shanghai sont en train de préparer de nouveaux albums.

D’ailleurs, une partie de ceux qui sont passionnés par le lianhuanhua et un certain nombre de collectionneurs commencent à redessiner des lianhuanhua anciens en imitant le style de célèbres dessinateurs.

Quel est votre intérêt pour la bande dessinée occidentale ? En parlez-vous dans le magazine ? Comptez-vous en publier ?

On a publié plusieurs fois des bandes dessinées étrangères, par exemple, les bandes dessinées françaises Le Jour du soleil noir (tome 1 de la série XIII) Sherlock Holmes, La Frontière invisible (de Schuiten et Peeters), etc. Nous avons donc choisi des récits intéressants, et nous en publierons de nouveau.

Une page du numéro de Lianhuanhua Bao de septembre 2012
(C) Lianhuanhua Bao

Les adolescents chinois lisent avidement les mangas japonais. Comprenez-vous l’attrait pour ces récits ?

Les adolescents chinois aiment lire les mangas comme nous aimions lire dans les années 1970 et 1980 les romans d’arts martiaux de Hong Kong et de Taïwan. Je les comprends.

Mais le développement des mangas japonais en Chine est bien différent de celui au Japon. Au Japon, presque toutes les catégories des gens lisent des mangas, alors qu’en Chine, plus on est âgé, moins souvent on lit des mangas.

En plus, comme les mangas japonais sont uniquement divertissants, la plupart des parents chinois n’encouragent pas leurs enfants à en lire trop. Par contre, ils sont certainement d’accord pour que leurs enfants lisent des lianhuanhua.

A titre personnel, quels sont les lianhuanhuas qui vous ont marqué dans votre enfance ou votre adolescence ?

Parmi les lianhuanhua qui m’ont impressionné, il y a un lianhuanhua en couleurs intitulé Le Cerf aux neuf couleurs, qui a aussi été adapté en dessin animé, et d’autres lianhuanhua à thèmes historiques, comme La Bataille avec Shiji.

Je me souviens qu’à ce moment-là, j’apportais régulièrement des lianhuanhua à la maison pour les lire et j’en échangeais souvent avec mes camarades. Nous aimions tous lire des lianhuanhua.

Mais ensuite, on ne vendait plus de lianhuanhua dans les librairies. Je me souviens d’une fois où la librairie Xinhua a vendu au rabais des lianhuanhua en stock. Mes parents nous y ont emmenés et nous avons choisi et acheté beaucoup d’albums. A ce moment-là, nous les trouvions tout de même un peu chers.

Couverture du numéro de septembre 2012 de Lianhuanhua Bao
(C) Lianhuanhua Bao

(par Yohan Radomski)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Merci à Sun Juan pour la traduction.

 
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