Sous le couvert d’une affaire policière morbide, cette histoire inspirée d’une nouvelle de Davide "Boosta" Dileo, Il Tramontatore, va bien vite virer dans l’horreur la plus totale. Suivant une piste sanglante composée de têtes tranchées et de corps démembrés, les agents Mirchandani et Brew rencontrent leur étrange tueur en série qui changera à jamais leur vision du monde : Dusker, ferrailleur solitaire et accessoirement ultime rempart entre le monde des Hommes et celui des choses qui se cachent dans l’obscurité.
Sans grande subtilité dans l’exécution, cette adaptation de Victor Gischler, qui aurait pu trouver des signes d’intérêt du fait d’éléments narratifs intrigants, montre bien vite ses limites. Les personnages sont rapidement identifiables grâce à une caractérisation efficace, les dialogues donnent un certain dynamisme à l’ensemble, il est juste regrettable de constater un basculement trop brutal entre deux genres, le thriller et l’horreur, lors duquel le scénariste privilégie le gore et le spectaculaire au détriment d’une montée en puissance du suspense qui fonctionnait pourtant bien à la lecture des premières pages.
Si l’objectif était de susciter un semblant de peur auprès du lecteur, le pari est raté. L’ouvrage se transforme bien vite en un défouloir atroce et bien trop démonstratif dans la réalisation des planches. Il est dommage d’en ressortir avec un sentiment négatif alors que le fond de ce récit laisse entrevoir des perspectives intéressantes pour une suite éventuelle.
(par Marco ZANINI)
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