L’exposition, organisée par Cong S.A (gestionnaire de l’œuvre de l’artiste) et la fondation Montei dei Paschi di Siena, est hébergée dans l’un des palais de la fière ville toscane.
Cette rétrospective propose un parcours à travers plus de cinq-cents œuvres originales d’ Hugo Pratt, témoignant de l’évolution graphique et narrative de l’auteur vénitien. La scénographie de l’exposition s’organise autour de l’un des thèmes majeurs de cet auteur : le voyage.
Ainsi, sept destinations sont présentées aux visiteurs. Tout commence évidemment par l’Afrique de 1937, où Hugo Pratt, âgé de dix ans, accompagnait son père en Ethiopie, ce rêve colonial que l’Italie fasciste de Mussolini tentait d’accomplir. Cette expérience a marqué plusieurs de des œuvres du dessinateur italien, dont Corto Maltese en Ethiopie ou encore Les Scorpions du Désert.
La seconde section concerne l’Amérique du Nord et le grand Nord canadien. Le visiteur descend ensuite vers le Pacifique et finit par se perdre dans les paysages de la mystérieuse Asie, non sans un détour dans les légendes du monde celtique. La dernière partie de l’exposition concerne l’Amérique Latine, un autre continent cher à l’artiste, puisqu’il a passé treize années de sa vie à Buenos Aires (de 1949 à 1962). Ce parcours intiatique peut finir, si l’on veut, là où il a commencé : à Venise, où Hugo Pratt est né.
Signalons une publication éditée pour l’occasion qui se veut un catalogue raisonné de l’œuvre du maître vénitien, en particulier de sa production d’aquarelles. Un catalogue dont la version française sera proposée lors de l’exposition parisienne.
Les originaux d’Hugo Pratt valent le détour. Les planches du Scorpion du Désert exposées à Charleroi et à Angoulême témoignaient d’une virtuosité fascinante dont l’impression la plus réussie ne peut rendre compte vraiment. Ce grand ensemble est un occasion exceptionnelle pour découvrir la qualité unique de la facture de ce grand auteur.
Ajoutons que cette rétrospective constitue un excellent prétexte d’escapade, une destination estivale vers la douce lumière et le climat chaleureux de la toscane, ce qui ajoute au plaisir de la découverte.
(par Nicolas Anspach)
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Palazzo Squarcialupi,
Santa Maria della Scala,
Piazza Duomo 2,
I - 53100 Siena
Jusqu’au 28 août 2005.
En médaillon : Photo d’Hugo Pratt (c) DR.
Illustrations (c) Pratt / Cong S.A.
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