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I Luv Halloween - Vol. 1 - Keith Giffen & Benjamin Roman - Tengai

Par François Peneaud le 11 décembre 2006                      Lien  
Halloween, ses enfants déguisés, ses zombies, ses distributions de bonbons, ses gamines psychopathes avec une prédilection pour les molaires... La série qui débarque en France n'est pas faite pour les plus jeunes lecteurs, mais fera bien rire les amateurs de gore.

Intéressante initiative que ce lancement en France d’albums publiés aux États-Unis par Tokyopop, l’un des plus gros éditeurs de mangas, qui a décidé de proposer au "format" manga des œuvres plus ou moins proches dans l’esprit ou la forme des BD japonaises. Un des intérêts de cette collection est de voir publier des auteurs pour la plupart inconnus des lecteurs de comics traditionnels, et qui signent souvent leur premières œuvres - et de voir aborder des thèmes largement ignorés par DC ou Marvel. L’une des exceptions est Keith Giffen, qui collabore avec le nouveau venu Benjamin Roman pour ce I Luv Halloween. Giffen est en effet bien connu des lecteurs de comics, ayant déjà derrière lui une carrière de dessinateur et de scénariste débutée il y a une trentaine d’années. Parmi les titres marquants auxquels il a collaboré, citons pour DC The Legion of Super-Heroes, qu’il a entièrement remanié dans les années 80, Lobo, personnage qu’il a co-créé, ou la version humoristique de la Justice League qui date de la fin des années 80. Il écrit actuellement de nombreux titres pour Marvel ou DC, et participe à l’adaptation anglaise de mangas comme Battle Royale pour Tokyopop. Il a souvent fait preuve d’un humour assez trash, et l’on peut comprendre qu’il ait eu envie de travailler sur le projet de Benjamin Roman. Celui-ci est en effet le créateur de la série (ou plus exactement d’une première version, Giffen ayant repris tout ça à sa sauce), qui est arrivée sur le bureau de Tokyopop par un concours de circonstances : après plusieurs refus d’éditeurs, Roman avait laissé tomber tout espoir de travailler dans la BD, quand il rencontra quelqu’un qui fit parvenir son projet à Tokyopop, l’éditeur proposant alors à Giffen de collaborer avec Roman. Le résultat est assez saisissant.

Finch se prépare pour Halloween, déguisé en zombie. Sa petite sœur Moochie s’est fait un costume de tooth fairy, la fée des dents équivalent de la petite souris française. Avant de partir rejoindre leurs camarades, Moochie arrache une molaire à un cadavre dans le salon, toute contente de sa trouvaille - son frère l’est moins, car comment feront les zombies pour manger les vivants si on leur enlève leur dentition ? En compagnie de leurs amis déguisés en chat, en cochon, ou en petit diable, les charmants garnements vont aller de maison récolter des bonbons. Mais quand on leur offre seulement des pommes et quelques piécettes, leur vengeance fait gicler le sang de partout. (Mal)Heureusement, l’album est en noir et blanc.
Moochie a de son côté la bonne idée de piquer le soutien-gorge de la greluche de service qui se faisait peloter par son petit copain, et son frère et ses amis vont avoir bien du mal à pister la gamine partie dans une frénésie de tueries plus grotesques les unes que les autres.

I Luv Halloween - Vol. 1 - Keith Giffen & Benjamin Roman - Tengai

Si le Braindead ou les Feebles de Peter Jackson vous font hurler de rire, cet album est pour vous. Le loufoque saignant est partout, que ce soit dans l’intrigue déjantée de Giffen ou le dessin frénétique de Roman. Celui-ci a beau réaliser ici son premier album, il maîtrise diablement bien son sujet. La stylisation qu’il a adoptée contribue à cet humour très grinçant qu’affectionne le scénariste, et sa peinture de gosses amoraux mais réalistes dans leur comportement d’enfants est un vrai plaisir.

Akiléos, l’éditeur de la collection Tengai, annonce à la fin du volume la sortie pour les mois à venir d’une demi-douzaine d’autres titres, quelques-uns étant réalisés par des auteurs coréens, et la plupart par des américains. Le second volume de I Luv Halloween est lui prévu pour avril 2007 (les zombies débarquent pour de bon), le troisième et dernier n’étant pas encore sorti aux États-Unis. Finch et ses copains n’ont pas fini de nous faire marrer.

(par François Peneaud)

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