Et si pour comprendre les enjeux de l’économie mondiale, on lisait une bande dessinée ? Souvent chez Desberg, il y a ce genre de réflexion géostratégique qui donne à découvrir les ressorts cachés de l’actualité sans pour autant tomber dans un complotisme simpliste.
Avec la série IR$, il avait sous la main un super-héros sans collant, un chevalier blanc jusqu’aux cheveux, luttant contre la fraude financière internationale avec des moyens parfois aux frontières de la légalité.
Ici, les échos de l’actualité récente se font entendre : l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et l’influence des suprématistes blancs sur la politique étrangère des USA sont au cœur de cette histoire.
Là-dessus s’élabore une multitude de scénarios possibles : que peut faire une administration certes loyale mais en total désaccord avec la politique d’un président pourtant élu par le peuple ? Comment interpréter la position des États-Unis face à la dette contractée par le pays auprès de la finance chinoise, laquelle ne peut se passer du marché américain, dans une dépendance que Desberg assimile à une « danse de la mort » ? En revenant à des prémices ancestraux : l’arrogance et l’ambition des hommes, les femmes faisant partie des trophées, Desberg tisse une intrigue alambiquée...
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dessin de Bernard Vrancken s’améliore d’album en album. Et alors que Desberg se montre quelquefois confus dans son développement, Vrancken, au contraire, améliore sa lisibilité, sa narration s’avérant à chaque album de plus en plus efficace.
On attend avec impatience la suite et la fin de cet épisode au titre prometteur : Les Démons boursiers.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.