Désabusé après le massacre de Los Angeles, Ian décide de mettre fin à ses jours. Échouant dans sa tentative, il est alors recueilli par des clochards. Pendant ce temps, ses camarades des SRS (Special Rescue Section) reçoivent l’ordre, par le jeune général Eluard, de l’éliminer. La chasse à l’homme, euh... au robot est lancée.
Fabien Vehlmann nous propose un récit limpide et rythmé, imprégné d’actions, de suspense et d’émotions. Car Ian, l’androïde le plus perfectionné jamais inventé, éprouve des sentiments. Ce postulat n’est pas sans rappeler le film A.I. Artificial Intelligence de Steven Spielberg, mais la comparaison s’arrête là. Fantasme de toute puissance des êtres humains, Ian est aussi un miroir déformant de notre humanité. Naïf et idéaliste, il se révèle, dans ce troisième opus, un héros de plus en plus attachant, paradoxalement le plus "humain" de tous les protagonistes. Face à lui, le général Éluard, un môme de 18 ans, est un monument de cynisme et de froideur, pire qu’un robot !
Les premières pages de l’album sont spectaculaires à tous points de vue : narratif, visuel et psychologique. Le dessin réaliste et les couleurs de Ralph Meyer illustrent parfaitement ces aventures futuristes. Les auteurs progressent avec assurance et maturité dans le récit et nous réservent encore des surprises. En effet, quelques questions restent en suspens : quelle est l’origine des visions de Ian ? Que représente vraiment cette entité "le Nôme" ?
Extrapolation audacieuse et passionnante de notre monde, Ian est une série à découvrir.
(par Laurent Boileau)
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