Lorsqu’Ichi verse trop de larmes, sa colère gronde et le jeune homme devient une bête sauvage, indomptable et insatiable.
Dans ce chapitre final, il se confronte à son ennemi juré : Kakihara, cet être primitif dépourvu de la moindre moralité. Un duel fort attendu et particulièrement prometteur.
Ichi the Killer a su se démarquer tout au long de ses dix volumes : une qualité graphique riche en détails, des nuances d’ombre et de lumière en corrélation avec une trame bien fournie ainsi que des personnages à la personnalité raffinée. À noter également ces perversions sexuelles dérangeantes qui peuvent par moment écœurer le lecteur par ce côté no limit !
Nous retiendrons essentiellement les deux protagonistes centraux : D’un côté Ichi, jeune homme manipulé tel un pantin par un vieillard qui cherche à régner sur les triades et, de l’autre, Kakihara, ce drôle de spécimen masochiste qui ne vit qu’au travers de la douleur.
Ce dernier volume de l’œuvre majeure de Hideo Yamamoto réunit lumières et ténèbres, et conduit vers un final agréablement subtil où le bien et le mal se révèlent plus que jamais complémentaires.
Quand bien même cela peut déranger (la violence crue y est montrée de manière permanente), force est de constater cependant l’habileté d’Hideo Yamamoto qui encourage le lecteur à ne pas perdre une miette du spectacle.
Hideo Yamamoto est coutumier dans ses scénarios à opérer une étude comportementale extrême, tout comme dans son autre œuvre Homunculus (Tonkam) qui relate l’histoire d’un salary man rationnel dont la vie bascule soudainement et qui se retrouve dans la misère.
Takashi Miike, cinéaste japonais réalisa Ichi the killer au cinéma et reçut immédiatement un vif retour de la part des fans. Ce film sanguinolant s’inspire pleinement du manga en dépit d’un humour qui pâlit légèrement l’ambiance survoltée.
(par Marc Vandermeer)
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