La Justice League of America (JLA) est frappée en son cœur, avec l’assassinat de Sue Dibny, la femme d’Elastic Man. Mais qui a osé s’en prendre à un proche d’un membre de la Ligue ? Les soupçons se tournent rapidement vers le Dr Light qui avait déjà kidnappé la jeune femme quelques années auparavant. Une piste qui va faire ressortir de l’ombre certaines décisions douteuses prises jadis par quelques membres de la JLA, dont Green Lantern et Flash.
Parue dans sept numéros entre août 2004 et février 2005, cette mini-série créée par Brad Meltzer et Rags Morales remet au goût du jour l’éternel débat autour de l’identité secrète du super-héros et du risque que cela pourrait engendrer pour ses proches si cette dernière venait à disparaître. C’est d’ailleurs ces liens très forts entre le héros et son père, sa femme, son fils ou encore ses parents qui sont mis en exergue dans Identity Crisis et qui rappellent finalement cette forte part (ou influence) humaine qui les habite.
L’autre question, évoquée dans cette série, touche aux pratiques utilisées par certains membres de la JLA. En lobotomisant Dr Light, à l’aide des pouvoirs de Zantana, puis en effaçant les souvenirs d’un des leurs, les super-héros impliqués n’ont-ils pas franchi cette ligne qui les séparait de tous ceux qu’ils combattent ? Une dualité qui ressort tout au long de cette histoire en sept actes.
Ces thèmes, particulièrement porteurs, sont très bien mis en valeur par Brad Meltzer. Les dialogues et les voix off qui accompagnent le récit tout au long de l’histoire, plongent avec brio le lecteur dans les doutes et les craintes que peuvent aussi ressentir ces êtres, finalement tout aussi vulnérables malgré leurs super-pouvoirs. Sans oublier aussi, que le scénariste construit dans Identity Crisis une intrigue policière plutôt bien ficelée.
Une difficulté ressort toutefois lors de la lecture de cette intégrale : celle de situer les nombreuses équipes de super-héros et de super-vilains évoquées au fil des pages. Sans une connaissance pointue de l’univers et des personnages made in DC, certaines cartes nous manquent pour comprendre parfaitement à qui l’on a affaire ou ce qu’évoquent certains en faisant par exemple référence à des événements passés.
Reste à évoquer l’excellent travail graphique de Rags Morales, très bien soutenu par le travail de Michael Bair . Dans un style réaliste, assez classique, Il crée des planches au découpage incisif et aux belles couleurs réalisées par Alex Sinclair. Citons, le scénariste et réalisateur Joss Whedon, qui en a écrit l’introduction et en parle le mieux : « Vous allez voir des héros, sveltes et dynamiques, mais sous le trait de Rags, ils restent humains, habités. »
(par Olivier Wurlod)
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