51 ans, c’est quasiment l’âge de Shakespeare avec lequel il a en commun d’avoir créé des personnages qui font partie de la culture universelle, Don Juan et Falstaff pour le premier, Iznogoud et Obélix pour le second. « Ils sont fous ces Romains ! » rime avec « Beaucoup de bruit pour rien ! » Mais on lui doit aussi, en association avec Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier, la création de l’incontournable hebdomadaire Pilote qui révolutionna la bande dessinée française.
L’homme a beau avoir vendu 500 millions de livres traduits en 150 langues, inspiré des dizaines de films, être une figure incontournable de la bande dessinée française, certains aspects de son œuvre et de sa biographie restaient méconnus, et notamment ses origines juives. Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris éclaire jusqu’en mars 2018 cet aspect de sa vie montrant le parcours de cet enfant d’immigrés juifs polonais et ukrainiens, dont ces imprimeurs érudits, les Beresniak, sa branche maternelle, qui mirent sa jeunesse sous le signe de l’astérisque et de l’obèle et cette diaspora yiddishe aux accents hispano-américains héritée de son père.
Parallèlement, la Cinémathèque de Paris s’emploie à conduire une exposition spectaculaire sur les influences du cinéma sur le travail du grand scénariste qui explore, jusqu’en mars 2018 elle aussi, la filmographie de cet héritier de Walt Disney et de Laurel et Hardy, tandis qu’une biographie de Goscinny en bande dessinée par Catel (Kiki de Montparnasse, Joséphine Baker…) devrait sortir en deux volumes entre 2018 et 2019 chez Grasset.
Joli bilan pour Anne Goscinny et Aymar du Chatenet qui ont fondé cette année un Institut Goscinny qui a cornaqué toutes ces manifestations. Une effervescence médiatique qui trouve l’un de ses points d’orgue avec une prestation publique d’Anne Goscinny –qui est écrivaine elle-aussi- et qui lira la semaine prochaine son roman aux accents autobiographiques, Le Bruit des clés, accompagnées par les mélopées au violoncelle par Henri Demarquette.
Il y a quarante ans exactement, Joost Swarte dessinait au bas d’une de ses cases, sur un papier journal emporté par le vent, « Goscinny is dood » (en néerlandais : « Goscinny est mort »). C’est la première page d’un album qui a marqué son temps : « L’Art moderne ».
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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LE BRUIT DES CLES
Mardi 7 novembre 2017
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
71, rue du Temple - 75003 Paris
www.mahj.org
RÉSERVATION EN LIGNE POSSIBLE DIRECTEMENT DEPUIS CE LIEN OU PAR TELEPHONE AU 01 53 01 86 50 DU LUNDI AU JEUDI DE 10H30 à 13H30.
« René Goscinny, au-delà du rire » au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme - Hôtel de Saint-Aignan, 71 Rue du Temple, 75003 Paris. Le site du Musée
« Le Cinéma de Goscinny » Cinémathèque Française, 51 rue de Bercy 75012 Paris. Le site de la Cinémathèque
Photos : DR. Musée d’Art d’Histoire du Judaïsme.
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