Noko a un travail, un appartement et un petit ami, Saitô. Pourtant la jeune femme se sent différente et vit plus ou moins bien les railleries que lui valent son embonpoint. Jusqu’au jour où Saitô la trompe avec une de ses collègues de travail. Noko décide alors de devenir "commes les autres" et donc de suivre un régime...
Le graphisme n’est pas spectaculaire : peu de décors, beaucoup de gros plans avec un style épuré et anguleux. Le dessin passe au second plan face aux tourments que vivent le corps et l’esprit de la jeune Noko. Face aux moqueries de ses collègues de travail, Noko pense qu’ "il suffira qu’elle maigrisse pour que tout se passe bien. De beaux jours arriveront, pleins de joie et de bonheur." La maigreur pour effacer, comme par magie, les difficultés, ne va en fait qu’accentuer une longue et lente descente aux enfers. Moyoco Anno creuse subtilement la psychologie de son héroïne pour sensibiliser le lecteur à l’autodestruction et à la détresse que connaît Noko. De boulimique, la jeune fille devient anorexique et ne fait que translater ses problèmes. "J’ai maigri mais rien n’a changé. Je suis toujours aussi vulnérable." conclut-elle.
Ce qui importe n’est pas l’image qu’elle donne d’elle mais ce qu’elle est vraiment.
Le culte de la minceur absolue dicte ici les comportements au risque de créer dommages moraux et physiques. Récit d’une quête d’identité, ce manga invite à s’interroger sur les apparences.
Malgré quelques scènes trop caricaturales, In the clothes named fat révèle avec ironie les travers d’une société qui a bien du mal à tolérer les différences.
(par Laurent Boileau)
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ce manga est publié avec le label "pour public averti"