Le petit univers d’Ingmar, viking minable, est en ébullition : il faut trouver un successeur à son père, chef du village ! Et c’est notre chétif guerrier qui doit se départager de son frère Epson, solide combattant aux moyens intellectuels limités. Las de les voir se taper dessus à longueur de journée, les sages du coin décident de les mettre à l’épreuve sur le terrain : ils partent tous deux pour une campagne de pillage dans les îles avoisinantes et le jury comparera les butins respectifs au retour !
Evidemment, Ingmar se montre absoulement lamentable, lâche et planqué, tandis que ses pairs vikings sèment terreur et désolation à chaque coin de rue. Mais le jour ou il sauve tout un village, poussé par sa gentillesse naturelle, un prêtre lui offre une Bible. Ingmar ignore le contenu de l’ouvrage, mais s’en sert de façon fantaisiste pour guider ses camarades dans leur campagne. Et là, le hasard lui fait dénicher des contrées regorgeant de richesses à chaque fois.
Jusqu’au jour où la chance ne lui sourit plus. Les vikings le somment de se débarrasser de la Bible. Ingmar refuse, menaçant de disparaître avec son précieux ouvrage ! Et hop, il se retrouve jeté dans la mer. Et qui est là pour le recueillir ? Le prêtre du cadeau...
Les aventures de ce Woody Allen nordique semblent mouvementées à souhait ainsi narrées, mais en fait, la maestria des auteurs repose surtout sur les dialogues. Bourhis exploite magistralement le contraste entre des expressions très modernes et le monde viking. La rivalité avec son frère Epson est montrée avec finesse et malice. Elle fournit des moments hilarants, Epson s’affirmant beauf et mauvais perdant à la fois. Un créneau qui pourrait parfaitement plaire aux fans de la série télé Kaamelott. Le dessin malicieux de Spiessert ressemble en tous points à celui de la série Stéréo club. Pour les amateurs, cet Ingmar représente un choix sans risque !
(par David TAUGIS)
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