Injustice Année 5 - 2e partie - Par Brian Buccellato - Mike S . Miller - Bruno Redondo - Urban Comics

La série Injustice compte à ce jour 10 tomes, et reconnaissons-le, tous ne sont pas du même acabit. Les six premiers volumes avaient fière allure, tant par la dynamique constante que par la créativité innovante des auteurs.

À partir du septième tome, une baisse de régime était visible, certains combats étaient inutiles, et la trame n’évoluait pour ainsi dire plus du tout. Le neuvième opus s’enlisait littéralement dans l’ennui... Un naufrage.

Il était donc primordial que Brian Buccellato relance le processus. Désormais, il présente un Superman toujours de plus en plus cynique. Clark n’hésite pas à exterminer toute personne susceptible d’être une menace, allié ou ennemi. Personne ne semble capable de rivaliser contre lui. Au sommet de sa gloire, son orgueil l’aveugle ; pourtant bien décidé à mener sa campagne de folie jusqu’à son terme.

Celui qui a, à de nombreuses reprises, sauvé l’humanité, l’homme d’acier au cœur bon et à la moralité irréprochable, n’est plus. Nous avons droit à un être perfide, froid, prêt à en découdre contre quiconque s’oppose à ses idées. Une assemblée des Rebelles du Joker en payent le prix. Balayés sans la moindre attention, sans la moindre empathie.

Batman, de son côté, se terre depuis des lustres. On s’étonne d’ailleurs de la méthode qu’utilise Brian Buccellato pour l’attirer vers son ennemi. Plus d’un lecteur sera saisi...

Hormis ces deux figures centrales, d’autres protagonistes sont à l’honneur dans ce nouveau tome de la saga. Du côté du Régime, nous retrouvons Al Jordan et Wonderwoman, qui tentent de débusquer Batman ; quant aux soutiens à la Résistance, nous avons droit à une Harley Quinn toujours aussi barrée, ainsi qu’une Kate Wayne, essayant comme elle le peut de raisonner une Catwoman désœuvrée.

Sur le plan graphique, plusieurs dessinateurs se partagent les chapitres. Bruno Redondo privilégie les plans rapprochés, au détriment de décors quasiment absents. En comparaison, Mike S. Miller a un trait plus lisse, ce qui lui permet de créer une profondeur de champ plus profitable. Toutefois, certaines planches manquent de précision. Marco Santucci relève nettement le niveau par un trait mature tout à fait admirable. Une précision millimétrée, des scènes de pénombre savamment saturées, une pluie battante hyperréaliste, et des héros qui ont de la prestance ! Cet auteur italien qui a travaillé aux côtés de Brian Reed sur The Amazing Spider-Man a tout pour plaire.

Voici donc un dixième tome d’Injustice qui permet à la série de reprendre son souffle, sans toutefois égaler les premiers tomes de la saga.

©Bruno Redondo / Urban Comics

Superman , plus diabolique que jamais, fier et orgueilleux