Le Plutonien était le plus grand super-héros sur Terre. Véritable protecteur de l’humanité, il incarnait le Bien. Cette époque est révolue. D’exceptionnels, ses actes et ses sacrifices sont devenus monnaie courante. L’ingratitude, l’indifférence et les moqueries des Humains sont désormais son quotidien. Déçu et trahi, le Plutonien a juré de détruire ce pour quoi il aurait auparavant donné sa vie.
Les premières planches donnent le ton, le Plutonien n’est pas un tendre. En tout cas, il ne l’est plus. La violence dont fait preuve ce super-héros, ex-sauveur de l’humanité, interroge sur les raisons qui l’ont poussé à emprunter les voies du Mal. S’appuyant sur les récits des anciens partenaires du Plutonien, Mark Waid (Kingdom Come, Hunter Killer…) sort des sentiers battus des super-héros aux sentiments empruntés de Bien aussi moulant au corps que leur collant. "La voie de l’ombre est pavée de trahisons, de pertes, de déceptions et de faiblesses." explique en introduction le scénariste. Les flashbacks, astucieusement mis en lumière par le coloriste Andrew Dalhouse (le temps présent est, lui, beaucoup plus sombre) laissent entrevoir petit à petit les raisons du dérapage du Plutonien. Peter Krause (Shazam), par son graphisme soigné, conforte l’intérêt à porter à ce comics.
Irredeemable est d’ailleurs nommé trois fois aux Eisner Awards cette année dans les catégories meilleure nouvelle série, meilleure série régulière et meilleur scénariste.
(par Laurent Boileau)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion