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JP Ahonen ("Perkeros") : « Nous voulions donc un album progressif, avec un esprit rock »

Par Charles-Louis Detournay le 2 juillet 2014                      Lien  
"Perkeros" est un album décoiffant, dévoilant les coulisses de la création d'un grand groupe de Rock, mais qui présente également les difficultés de relations auxquelles nous sommes tous confrontés. Rajoutez une pointe de magie, et le résultat est surprenant !

JP Ahonen ("Perkeros") : « Nous voulions donc un album progressif, avec un esprit rock »
Emmenés par Axel, leur lead-guitar de 22 ans, les cinq membres de Perkeros donnent tout pour leur groupe avec un objectif : faire enregistrer leur premier album ! Mais, tous les musiciens du monde le savent, le chemin de la gloire est pavé de bien des surprises. Surtout lorsqu’on l’on découvre, comme Axel et sa bande, que la musique peut aussi réveiller de très anciens pouvoirs magiques…

Entre sortilèges et musique, JP Ahonen / KP Alare racontent la formation d’un groupe, avec ce qu’elle peut générer d’amitié, de passions… et de dérapages.
Dessinateur et co-scénariste de Perkeros, Jussi-Pekka Ahonen alias JP Ahonen nous dévoile quelques pistes de lecture pour cet étonnant livre, issu de Finlande !

Il est rare d’avoir un dessinateur finnois publié dans une maison franco-belge. Comment avez-vous fait la connaissance de Casterman ?

Je suis d’origine finnoise, mais j’ai eu des contacts avec le milieu franco-belge par Nicolas Bannister des Enfants d’ailleurs lorsque je lui ai montré mon travail. Je l’ai rencontré en Finlande et aux USA via Fight Anthology édité en 2012. Par la suite, j’ai envoyé mon travail vers plein d’éditeurs, et j’ai reçu une réponse positive de Casterman en août 2013. Et en septembre, j’ai eu l’occasion de rencontrer Benoît Mouchart durant le festival d’Helsinki.

Quelles ont été leurs remarques sur votre travail ?

Le travail était fini et publié en Finlande lorsque nous nous sommes rencontrés au festival d’Helsinki. J’ai donc présente le produit fini. Il était très satisfait de cette mouture, et Benoît m’a dit que toute l’équipe de Casterman était très excitée à propos Perkeros. J’étais très content d’entendre cela, car ce n’est pas facile de travailler aussi longtemps sur un projet sans savoir si cela va plaire au plus grand nombre. Nous avons donc traduit le livre, tout en modifiant quelques noms propres et en traduisant les sons pour que cela convienne aux codes de la bande dessinée franco-belge.

Qu’est-ce qui vous a porté vers la musique ? Pourquoi aborder cet angle ?

Avec mon collège, nous nous connaissons depuis des années, et nous avons été dans le même groupe musical. Il y a 16 ans, nous avions déjà pensé faire de la musique et de la bande dessinée.

Et nous avons compris que la musique était une belle allégorie pour parler de l’inspiration et de la créativité. Nous voulions proposer des personnages avec des caractères réalistes, des héros qui pourraient être vos amis. Nous voulions que le lecteur puisse s’identifier. Nous avons donc travaillé sur un mélange entre les relations humaines et la musique, tout en présentant un légère phase de frayeur. Nous aimons la musique progressive, et nous voulions donc un album progressif, avec un esprit rock.

La première surprise pour le lecteur est de voir que le batteur du groupe est un ours !

L’ours montre au lecteur qu’on n’est pas dans un album purement réaliste, et qu’il peut s’attendre à n’importe quoi de notre part. La part symbolique est également importante, car nous pensons que les batteurs sont comme des animaux, de vrais ours !

Graphiquement parlant, vous partez sur une base semi-réaliste, en plaçant par exemple avec des étoiles dans les yeux de vos personnages. Était-ce nécessaire de pouvoir faire rapidement passer les sentiments du héros, Axel ?

Dans notre première mouture, je voulais un style graphique plus simple (et plus rock ’n roll), mais j’ai compris que j’avais besoin de dessiner les personnages avec plus de détails pour exprimer les sentiments ou les exigences d’Axel, afin que cela passe complètement à la lecture. J’ai donc dû augmenter le nombre de pages, dont les séquences où il se perd littéralement dans la musique.

Afin de rendre cette réalité, j’ai fait des reportages photos avec de vrais groupes. Puis, j’ai travaillé sur la même base documentaire pour dessiner une vraie ville avec une réelle ambiance pour les clubs et autres scènes extérieures. Mais les performances musicales sont tirées de ma propre imagination. Les photos n’allaient pas aussi loin !

La seconde partie du récit révèle un aspect plus étonnant, presque bestial... Comment vous est venue cette idée ?

Oui, cela semble heurtant à la première lecture, mais c’est finalement dans la continuité du récit. C’est d’ailleurs présenté auparavant dans le livre, mais cela n’est pas toujours bien compris au début. Le lecteur est donc dans un trip, comme Axel. Tous les éléments sont dans la vision du lecteur, mais il doit pouvoir les détailler et les utiliser. L’ours comme batteur est finalement une première piste pour bien comprendre ce qui se passe en réalité.

Avez-vous envisagé une suite ?

Oui, nous travaillons effectivement sur la suite de Perkeros, toujours chez Casterman. Ce premier récit ne reprend pas notre idée de départ. Dès le départ, nous avions une plus grande idée narrative, dont le premier livre n’est finalement qu’une introduction. Nous allons montrer comment se développe les relations entre les personnages et d’autres personnes du milieu de la musique. Ce n’est que le commencement...

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Photo en médaillon : JJ Procureur

 
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