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Jacques Glénat affecté par l’affaire des "Panama Papers"

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 avril 2016                      Lien  
C'est une curiosité : alors que Le Monde associé à un consortium de médias publie la liste des bénéficiaires de comptes offshore, le nom de Jacques Glénat est jeté en pâture aux côtés de ceux de politiques, de personnalités médiatiques et de mafieux en tous genres.

Surpris alors qu’il est en train de vendre les droits étrangers de ses publications à la célèbre Foire du Livre de Bologne, Jacques Glénat se voit désigné par le très sérieux quotidien Le Monde comme l’un des bénéficiaires d’un compte aux îles Vierges, célèbre paradis fiscal : "Selon les "Panama papers", le propriétaire de la maison d’édition de bande dessinée Jacques Glénat a ainsi possédé une société domiciliée aux Seychelles, pour acheter notamment des œuvres d’art. Il a préféré la fermer quand les îles Vierges britanniques ont obligé en 2014 les sociétés à renseigner les noms de leurs actionnaires" écrivent-ils.

La nouvelle est aussitôt reprise par l’hebdomadaire professionnel Livres Hebdo et tourne en boucle dans les réseaux sociaux. "À tous les auteurs Glénat : demandez une augmentation !" écrit un auteur qui poste plus vite que son ombre. "Mes droits, voilà où ils étaient  !", écrit un autre. Et notre éditeur grenoblois de se trouver mêlé à un groupe de personnalités où l’on retrouve aussi bien des "démocrates" comme Bachar El Assad ou Poutine, des politiques à scandale comme Patrick Balkany, Jérôme Cahuzac ou Jean-Marie Le Pen, des personnalités des médias comme Platini ou le Premier Ministre d’Islande. Un honneur dont il se serait bien passé...

"Je pense qu’il y a un amalgame absolument scandaleux, comme l’a dit le président de la Société Générale, entre des affaires d’hommes d’état, de grands industriels, de sportifs etc. et une simple donation qui a été faite à mes enfants de manière tout à fait légale puisqu’elle a été faite en plus par un huissier en France et tout à fait normalement, explique Jacques Glénat à un journaliste de France Télévisions. Ce n’est le fruit d’aucun schéma d’inégalité. [...] C’est un don modeste reçu par mes enfants et on les mélange avec l’argent sale de la drogue, alors que cela n’a rien à voir. "

Devant les questions pressantes du journaliste pour savoir si M. Glénat était le propriétaire de cette société, ce qui semble ressortir de l’article du Monde, sinon pourquoi irait-elle faire un don aux enfants de l’éditeur ?, celui-ci répond qu’il n’en est pas le propriétaire sans donner plus d’explications.

Que Jacques Glénat fasse partie des éditeurs les plus fortunés de France, ce n’est pas nouveau. Déjà, en 2012, il était réputé se trouver à la cinquième place, ex-aequo avec Hervé de la Martinière, avec une fortune alors estimée à 60 millions d’euros. Une fortune, soit dit en passant, qui n’est pas seulement le fruit de son activité éditoriale, elle est aussi familiale.

Jacques Glénat affecté par l'affaire des "Panama Papers"
Vuillemin, publié par Jacques Glénat, a déjà trouvé le slogan juste : "Je suis Panama" !
La Une de Charlie Hebdo cette semaine. (c) Charlie Hebdo.

Qu’il optimise comme il le peut, si ces informations sont exactes, son assiette fiscale, ce n’est pas surprenant. Chacun, nous semble-t-il, le fait à son niveau. Que Jacques Glénat, né le 21 mai 1952 à Grenoble et donc âgé de 64 ans, organise sa succession, voilà qui est bien normal également. Ses enfants participent déjà à la gestion de l’entreprise. Et même si l’on est surpris que les actifs donnés comprennent des toiles de maîtres flamands, force est de constater que c’est plutôt de bon goût.

Ce qui est étonnant, c’est que cette fortune relativement modeste, comparée à certains géants français de la distribution, du luxe ou de la finance domiciliés en Belgique où n’existe ni ISF, ni impôts sur les plus-value et dont la fortune se calcule en milliards, soit ainsi mise en avant dans un grand quotidien comme Le Monde, davantage que, par exemple, un Tycoon des médias comme Patrick Drahi, propriétaire de L’Express et co-propriétaire de Libération.

Est-ce parce que la bande dessinée est rigolote et a beaucoup de succès ou parce que le monde (Le Monde, en l’occurrence) tourne bizarrement ? À vous de nous le dire.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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35 Messages :
  • D’un côté, la paupérisation des auteurs. De l’autre, Jacques Glénat. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai plus de mal à m’émouvoir de la situation de cet éditeur.

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  • Peu importe qu’il soit ciblé plus qu’un autre .On va quand même pas le plaindre ...c’est comme Cahuzac...pendant des semaines le mec a menti pour finalement avouer qu’il était un menteur ...quelle farce...
    la seule chose que l’on comprend à propos de Mr Glénat c’est qu’il veut sauver son honneur , car pour ce qui est du pognon il est évident qu’il y a longtemps qu’il en a sauvé suffisamment , légalement ou non , et finalement ce n’est même plus le sujet .
    Le mec est plein aux as quand les gens qui "grattent" pour lui , pour l’enrichir ,s’appauvrissent .Qu’il ait du blé à ne plus savoir quoi en faire tant mieux pour lui après tout.Si se faire appeler Picsou dans son monde professionnel le dérange pas il ne doit pas être plus gêner que ça par cette affaire panama qui se tassera comme toutes les autres .Ils ont l’argent ils s’en sortiront .

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  • "Qu’il optimise comme il le peut, si ces informations sont exactes, son assiette fiscale, ce n’est pas surprenant. Chacun, nous semble-t-il, le fait à son niveau."

    Je crois que tout est dit.... Non, tout le monde ne peut pas "optimiser" ou ne le souhaite pas ! Et est-ce qu’il faut laisser passer sous le prétexte que c’est légal ? La moralité, ce drap de vertu posée sur l’esprit de la loi, aux orties ?

    d’autres parts, à ce niveau de revenus (même si il est "relativement modeste" selon l’auteur de l’article), je doute que M.Glénat soit pleinement conscient de ces montages financiers.. son expert comptable probablement, et puisque c’est légal....

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    • Répondu le 7 avril 2016 à  20:37 :

      Faudrait déjà gagner assez pour payer des impôts...

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  • Jacques Glénat affecté par l’affaire des "Panama Papers"
    7 avril 2016 16:03, par auteur paupérisé ou presque

    L’onc Picsou, c’est son surnom, bah il n’est pas le seul je pense. A les voir pleurnicher quand on tente de "gratter" 20 ( vingts ) euros par page ... Les Rapetous sont plus nombreux !

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  • Rappelons qu’en février dernier, Monsieur Jacques Glénat a été élevé au rang de Commandeur des Arts et Lettres. D’un côté, les honneurs de l’autre, le paradis.

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  • « davantage que, par exemple, un Tycoon des médias comme Patrick Drahi ».

    Il suffit d’utiliser un moteur de recherche pour constater (cf. http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/05/ce-que-les-panama-papers-nous-apprennent-sur-patrick-drahi-et-le-groupe-altice_4896487_4890278.html ) que Le Monde a consacré approximativement deux fois plus d’espace aux montages de M. Drahi qu’à ceux de M. Glénat.

    Quant au caractère “relativement” modeste de la fortune de ce dernier, il est certain que l’on est toujours le pauvre de quelqu’un d’autre...

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 avril 2016 à  23:23 :

      C’est pas beau de manipuler les infos comme vous le faites.
      Je vous confirme que dans Le Monde daté du 6 avril où Jacques Glénat est jeté en pâture avec Balkany et Cahuzac, il n’est pas question de M. Patrick Drahi. Qu’ils se soient rattrapés après, la question demeure : qu’est-ce que pèse cet éditeur de BD face à ces milliardaires experts de l’optimisation fiscale internationale ? Combien de riches familles françaises ne sont-elles pas domiciliées en Belgique ou en Suisse pour échapper à l’impôt ?

      Quant au caractère “relativement” modeste de la fortune de ce dernier, il est certain que l’on est toujours le pauvre de quelqu’un d’autre

      Vous tronquez allégrement mes propos. La phrase exacte est :

      cette fortune relativement modeste, comparée à certains géants français de la distribution, du luxe ou de la finance domiciliés en Belgique où n’existe ni ISF, ni impôts sur les plus-value et dont la fortune se calcule en milliards

      Ce n’est pas exactement la même chose.

      J’ajoute :

      1/ Les gens qui suivent Jacques Glénat depuis des années savent que cette fortune, il ne la tient pas seulement que de l’édition. Sa famille avait des biens qu’il a pu faire prospérer ailleurs. Nulle part on ne le mentionne.

      2/ Il ne faut pas confondre le contribuable Glénat et la société Glénat qui est soumise à des commissaires aux comptes et qui paie ses impôts de société en France. Après, Glénat, il fait ce qu’il veut de ses dividendes. Les histoires de rémunération d’auteurs n’ont donc rien à voir avec cela puisqu’elles dépendent de la maison d’édition.

      3/ Il y a vraiment une forme d’hypocrisie à chercher à comparer un éditeur de taille modeste par rapport à ses concurrents avec des multinationales comme L’Oréal ou LVMH qui ont des filiales dans des dizaines de pays. La moralité n’a rien à voir là dedans.

      4/ Quant à cette histoire de tableaux, elle est bizarre surtout en l’absence d’informations sur le sujet. Cela dit, vu comment les informations objectives sont traitées, je comprends que Glénat se referme comme une huître. Et puis, comme cela n’a rien à voir avec la BD, ni même avec l’édition, finalement, où est le sujet ? Dans la mise au pilori d’un acteur important de la BD qui subit là, à notre sens, une injustice.

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      • Répondu par ostap78 le 8 avril 2016 à  07:10 :

        D’un certain côté , quand tu as du fric en France tu es tellement pris à partie et montré du doigt que finalement tu te retrouves obligé de planquer ton fric " dans des paradis fiscaux" si tu veux pas avoir une étiquette de salaud, d’escroc, ou de fils à papa.

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        • Répondu par tom le 8 avril 2016 à  11:10 :

          Finalement Panama papers c’est un scandale .Qu’on leur fiche la paix à tous ces riches .JE SUIS PANAMA.

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        • Répondu par Lartigau le 11 avril 2016 à  20:02 :

          Eh ben !
          Même chez les bédéastes, on plaint les (pauvres) riches !
          Times are (rudement) changing.

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      • Répondu par cyril pedrosa le 17 avril 2016 à  08:41 :

        Le Monde à pris le parti de diffuser au compte goutte les articles sur les différentes personnes impliquées dans l’affaire des Panama Papers.
        Patrick Drahi a eu un article à lui tout seul le 5 avril, Jacques Glenat dans un article du lendemain. Je ne vois pas où est le deux poids deux mesures que tu sembles évoquer.
        On ne sait pas, dans le cas de Jacques Glenat, s’il s’agit d’optimisation fiscale, ou de fraude fiscale.On le saura peut être, si il y a une enquête.

        Ce qu’on sait, c’est qu’ouvrir une société au Panama qui n’a pas d’activité réelle est un moyen d’ouvrir un compte société pour échapper au fisc, et que c’est illégal.

        Par ailleurs, les dividendes perçus par Jacques Glenat ont bien entendu un lien avec la rémunération des auteurs, puisque les bénéfices de la société Glenat dépendent, entre autres, du montant des droits versés aux auteurs.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 17 avril 2016 à  13:12 :

          Cher Cyril,

          Le Monde à pris le parti de diffuser au compte goutte les articles sur les différentes personnes impliquées dans l’affaire des Panama Papers.
          Patrick Drahi a eu un article à lui tout seul le 5 avril, Jacques Glenat dans un article du lendemain. Je ne vois pas où est le deux poids deux mesures que tu sembles évoquer.

          Je crois bien que tu te trompes : Jacques Glénat précède Drahi et se trouve dans la première fournée de 12 noms. C’est là que se trouve ma surprise : comment un personnage comme Glénat, dont la fortune n’a rien à voir avec celles, multinationales, des Bettencourt, des Lagardère, des Dassault, des Drahi, des Michelin,... et dont la réputation est à mille lieues des Cahuzac et Balkany, fraudeurs patentés, se trouve mêlé à ces gens ? Sur quels principes et quel mode opératoire ? J’invite seulement les gens à se poser la question avant d’enfourcher le destrier de l’indignation tous azimuts.

          On ne sait pas, dans le cas de Jacques Glenat, s’il s’agit d’optimisation fiscale, ou de fraude fiscale.On le saura peut être, si il y a une enquête.

          Je ne te le fais pas dire. Cela posé, j’ai interrogé Jacques Glénat à ce sujet (ça paraîtra dans quelques jours, patience, je ne suis qu’un bénévole sur ActuaBD) et il semble que l’on connaît bien mal ses différentes structures dont la Fondation Glénat et le Fonds Glénat qui sont en fait les vrais récipiendaires de cette organisation fiscale, aux actions plutôt généreuses, et qui ne sont, me semble-t-il, pas moins répréhensibles que la déduction de ta déclaration fiscale des dons que tu as pu avoir faits pour le Téléthon, les Restos du cœur ou les Verts.

          Ce qu’on sait, c’est qu’ouvrir une société au Panama qui n’a pas d’activité réelle est un moyen d’ouvrir un compte société pour échapper au fisc, et que c’est illégal.

          C’est vraiment plus complexe que ça. Je me suis renseigné. Le système des "trusties" que l’on commence à découvrir ces jours-ci est souvent utilisé dans la gestion des fortunes. Le plus souvent, ce sont les banques privées (qui ont pignons sur rue : SG, BNP, etc.) qui gèrent cela et les bénéficiaires ne connaissent souvent pas le détail de ces montages gérés par des banques en toute légalité... jusqu’à ce que la loi change, ce qui semble avoir été le cas en 2010 et qui a obligé bien des contribuables à réorganiser leurs montages, voire à régulariser une situation frauduleuse.

          Après, on peut trouver immoral ces pratiques, comme 99% des pratiques capitalistes qui vivent sur une croissance et des richesses produites par des pauvres. Schumpeter avait déjà bien identifié la chose en 1942 : il n’y a pas de profit sans inégalité. Je ne vois pas pourquoi cette question sociétale (comme les avantages des Anglais par rapport à l’Europe, le dumping fiscal entre la France, la Belgique et le Luxembourg, etc.) doit se résoudre sur la réputation d’un homme dont l’activité est, à mes yeux, normale.

          Par ailleurs, les dividendes perçus par Jacques Glenat ont bien entendu un lien avec la rémunération des auteurs, puisque les bénéfices de la société Glenat dépendent, entre autres, du montant des droits versés aux auteurs.

          Non. Permets-moi de dire que tu mélanges tout : les bénéfices de la société Glénat dépendent de la marge nette générée par son activité. En clair : de la différence entre la marge générée par ses titres bénéficiaires et celle de ses titres déficitaires (on ne peut nier qu’il y en a), sans oublier les frais généraux de l’activité, lesquels comptent notamment la rémunération de nombreux salariés.
          Je suppose que la rémunération de Zep doit être plus avantageuse que celle d’un auteur qui vend 700 exemplaires. Faudrait-il qu’ils aient des à-valoir équivalents ? Ce ne serait pas réaliste.

          Que les auteurs réclament plus de sécurité et plus de droits, c’est dans l’ordre des choses. Comme dans une discussion entre les salariés et leur patron. C’est tout le sens du dialogue social et donc des rapports entre le SNAC et le SNE.

          Ce que disait notamment mon article, c’est que la fortune des Glénat ne vient probablement pas seulement de l’édition, mais peut-être d’investissements mobiliers et immobiliers fructueux, d’héritages... A quel titre les auteurs -j’en suis un, je te le rappelle- doivent-ils y prétendre ?

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          • Répondu par cyril pedrosa le 17 avril 2016 à  17:19 :

            Cher Didier,
            Je n’ai les dates de publication des versions papiers du Monde. Mais l’article concernant Patrick Drahi à été mis en ligne sur leur site le 05/04. Celui évoquant Jacques Glenat a été mis en ligne le lendemain, 06/04.
            Je n’ai pas ta connaissance de l’évolution du droit fiscal depuis ces dix dernières années, c’est bien pourquoi fort prudemment je m’en tiens à " l’enquête déterminera si il y a fraude ou pas." En la matière, le peu que j’ai lu sur le sujet m’a laissé penser que la frontière entre le légal et l’illegal est parfois ténue.

            Je suis impatient de lire ce que Jacques Guéant t’a déclaré à propos de cette affaire. Il est tout à fait légitime qu’il puisse donner son point de vue. Comme il sera légitime d’avoir un regard critique ses déclarations.

            Je n’ai aucune envie de donner des leçons de morale à qui que ce soit. Mais oui, effectivement, je trouve le fonctionnement capitaliste, en tant que système, parfaitement écoeurant, et les Panama papers en est un symptôme.

            En ce qui concerne la question des droits d’auteurs, non, je ne mélange pas tout. Je ne crois pas jamais avoir écris ou dis que tous les auteurs devaient percevoir les mêmes à valoirs. Par contre, oui, je persiste et je signe : le montant des droits d’auteurs a une conséquence directe sur le point d’équilibre d’un titre. Donc sur la marge de l’éditeur, entre titre déficitaires et titres bénéficiaires. Donc aussi sur les dividendes perçus par les associés ou actionnaires d’une société.
            Si la question que tu me poses est "souhaiterais tu que les riches soient moins riches et les pauvres moins pauvres" dans l’édition de bande dessinée, comme ailleurs, ma réponse est oui. Est ce que cela résoudra tous les problèmes des auteurs ? Je ne pense pas.

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            • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 17 avril 2016 à  18:35 :

              Je n’ai les dates de publication des versions papiers du Monde. Mais l’article concernant Patrick Drahi à été mis en ligne sur leur site le 05/04. Celui évoquant Jacques Glenat a été mis en ligne le lendemain, 06/04.

              Il se fait que j’achète l’édition papier. Peut-être l’article Drahi était sur le Net le jour avant. Cela a peu d’importance. La question est : pourquoi Glénat et un tel silence sur LVMH, Sanofi... Crois-tu pour autant qu’ils aient vérifié les comptes offshore de Niels-Bergé-Pigasse ? Ils n’en n’ont pas c’est tellement évident ;)

              Je n’ai pas ta connaissance de l’évolution du droit fiscal depuis ces dix dernières années, c’est bien pourquoi fort prudemment je m’en tiens à " l’enquête déterminera si il y a fraude ou pas." En la matière, le peu que j’ai lu sur le sujet m’a laissé penser que la frontière entre le légal et l’illegal est parfois ténue.

              Aux dernières nouvelles, pas d’enquête, rien d’illégal. Donc restons prudents. Si c’était si simple, il n’y aurait plus de fiscalistes.

              Je suis impatient de lire ce que Jacques Guéant t’a déclaré à propos de cette affaire. Il est tout à fait légitime qu’il puisse donner son point de vue. Comme il sera légitime d’avoir un regard critique ses déclarations.

              "Jacques Guéant", lapsus intéressant mais qui dénote une certaine confusion de personne, non ?
              Quant au regard critique, c’était le ressort de mon article. Cela dérange semble-t-il quand on exige la présomption d’innocence et que l’on s’interroge sur le fonctionnement de certains médias.

              Je n’ai aucune envie de donner des leçons de morale à qui que ce soit. Mais oui, effectivement, je trouve le fonctionnement capitaliste, en tant que système, parfaitement écoeurant, et les Panama papers en est un symptôme.

              Je préciserais : sous certains aspects. Comme l’a bien démontré Schumpeter, la démocratie n’a rien d’un système économique fiable.

              En ce qui concerne la question des droits d’auteurs, non, je ne mélange pas tout. Je ne crois pas jamais avoir écris ou dis que tous les auteurs devaient percevoir les mêmes à valoirs. Par contre, oui, je persiste et je signe : le montant des droits d’auteurs a une conséquence directe sur le point d’équilibre d’un titre. Donc sur la marge de l’éditeur, entre titre déficitaires et titres bénéficiaires. Donc aussi sur les dividendes perçus par les associés ou actionnaires d’une société.

              Si je suis d’accord avec la première partie de ta proposition, je ne suis pas d’accord avec la conclusion.

              En effet, la progression de marge de l’éditeur ne dépend pas du droit d’auteur, un coup variable probablement croissant avec le nombre d’ex. vendus ; mais bien du rapport entre ses coûts fixes et son chiffre d’affaire. Plus il vend un livre, moins ses coûts de développement (photogravure, maquette, salaires des éditeurs, calage machine, frais de promotion...) pèsent sur son compte d’exploitation, tandis que le droit d’auteur est constant (voire progresse un peu si l’auteur a pu négocier).

              Donner 20% de droits à un mec qui vend 700ex ne résoudra pas son problème de précarité. Engager tous les auteurs qui sortent annuellement des écoles n’est pas la vocation d’un éditeur. Il est là pour faire gagner de l’argent à son entreprise, à ses actionnaires. Oui, c’est du capitalisme.
              Quand Gotlib ou Uderzo ont créé leur boîte, ils ont opéré avec les auteurs de la même façon que le faisaient les autres éditeurs. Et ils ont pris une plus-value en revendant leur boîte. Normal.

              Si la question que tu me poses est "souhaiterais tu que les riches soient moins riches et les pauvres moins pauvres" dans l’édition de bande dessinée, comme ailleurs, ma réponse est oui. Est ce que cela résoudra tous les problèmes des auteurs ? Je ne pense pas.

              Je suis d’accord avec ces deux énonciations.

              Il serait peut-être temps en revanche que l’on décille les yeux de certains auteurs. Les petits éditeurs ne paient pas (ou très peu), l’auto-édition ne paie pas, ou très peu. Les grosses structures gagnent de l’argent car elles vendent un fonds amorti depuis longtemps (coups fixes de développement moindres) ou des traductions (cf. mangas) et gagnent leur vie sur des investissements industriels (ce qu’on appelle la Distribution) ou commerciaux (quelques best-sellers se détachent du lot et paient pour les autres ; on assure le chiffre d’affaires de l’année avec des séries éprouvées : Lucky Luke, Largo Winch, Titeuf, Tintin, Corto...) avec un marché à marge de croissance faible depuis 20 ans.

              Une part des investissements est affectée à de nouveaux auteurs, à risque. Les gains de productivité de ces dernières années viennent de là, pas de la paupérisation des auteurs.

              Quant aux auteurs, je me souviens des griefs d’un Morris à son éditeur Dargaud. Il se plaignait que l’argent gagné par son éditeur ne revenait pas pour accroître sa propre part de gâteau, mais pour investir dans des petits jeunes comme Bilal, Gotlib, et d’autres...

              Je ne pense pas que désigner un éditeur à la vindicte de la foule rende service aux auteurs, au contraire. En revanche, poser des questions, même dérangeantes, je suis pour, pour autant que cela reste un dialogue équilibré, sans accusations injustes ni échange de noms d’oiseaux comme certains forumeurs se font une spécialité.

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              • Répondu par cyril pedrosa le 17 avril 2016 à  19:41 :

                Pour "Jacques Guéant", c’est amusant, mais nulle confusion dans mon esprit. J’écris depuis mon téléphone, l’écriture et la relecture sont un peu laborieuses.

                Beaucoup beaucoup de choses à répondre à ta réponse, mais du coup je vais attendre d’être devant un ordinateur pour pouvoir le faire.

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              • Répondu par cyril pedrosa le 18 avril 2016 à  02:30 :

                Alors, maintenant que je suis mieux installé devant mon ordinateur , quelques réponses plus précises.

                Le Monde n’a pas vérifié les comptes offs shore de Niels-Bergé-Pigasse, c’est vrai. Pas plus qu’il n’a vérifié les comptes off shore de Jacques Glénat.
                Le Monde cite les noms de personnalités qui apparaissent dans la liste des Panama papers. Certaines personnalités apparaissant dans ces listings ont elles été épargnées par le Monde ? Je l’ignore, comme toi. Mais j’aimerai beaucoup qu’on puisse connaitre dans le détail l’ensemble des méthodes et des pratiques fiscales de LVMH, Sanofi, Bouyges etc...

                Je ne doute pas qu’il soit désagréable de voir son nom apparaitre publiquement dans ce genre d’affaire. Mais je ne suis pas certain que les réponses laconiques et/ou superficielles aux journalistes du Monde soit la meilleure manière de réagir.
                J’accepte bien volontiers ton appel à la prudence et à la modération, tant qu’une affaire n’est pas examinée et jugée. Mais lorsque tu compares la création de sociétés off shore au Panama au fait de cocher la case "abattement" sur sa feuille d’impôts, pour souligner "l’hypocrisie" des commentateurs, je pense que tu commets une double erreur.

                Tout d’abord, tu sais très bien qu’on ne peut pas mettre sur le même plan ce que permet en toute transparence l’administration fiscale et les montages plus ou moins sophistiqués pour opacifier le montant et l’origine de ses revenus.

                Ensuite, si il est sans doute vrai que nous omettons souvent nos propres erreurs/faiblesses/ mauvais instincts pour mieux en accabler les autres, je vois aussi dans les commentaires le fruit d’une exaspération, une colère, devant l’impunité dont semble jouir les plus privilégiés. Et cette colère ne peut pas être balayée d’un revers de main, comme si elle n’était que l’expression d’une jalousie malsaine, ou d’une profonde hypocrisie.

                En ce qui concerne la question des droits d’auteurs, je ne suis pas d’accord avec toi. Tu me parles de la progression de marge des entreprises d’édition. Bien sûr, sur ce point, le % versé aux auteurs est constant ( et oui, pour ceux qui ont pu négocier de bonnes conditions, ce % augmente avec les ventes avec tout de même dans les usages un plafond qui dépasse rarement 12%). Effectivement, ce n’est pas en rognant sur la rémunération des auteurs que les entreprises d’édition gagnent massivement de l’argent.
                En revanche, et c’est ce qui met le plus grand nombre d’auteurs en difficulté, en réduisant le plus possible les avances sur droits versées, elles diminuent de manière conséquente la valeur d’investissement nécessaire pour un livre. Verser 5000 euros d’avances à un auteur, ce qui se pratique de plus en plus, c’est faire considérablement baisser le seuil d’équilibre d’un ouvrage et gagner plus de bénéfices (ou perdre moins d’argent, ce qui revient au même en fin d’exercice comptable). De la même manière qu’une entreprise joue sur les salaires, le coûts des matériaux, des transports, chaque euros économisé participe à créer du bénéfice, et des dividendes. Tu connais, comme auteur, l’âpreté des négociations contractuelles. Je ne parle pas de ma situation, je ne me plains de rien. Mais je constate que les éditeurs parviennent de plus en plus à imposer des conditions tout simplement inimaginables il y a encore 5 ans. Comme j’ai pu constater notamment lors de ma brève activité syndicale, que toute occasion permettant de moins rémunérer un auteur était saisie, par tous les moyens possibles. Cela ne veut pas dire "les éditeurs sont méchants, et les auteurs gentils". Cela veut dire "c’est le capitalisme", bien sûr, et je suis au courant. Mais on ne peut pas faire comme si il y avait une déconnexion totale entre la rémunération des auteurs et la marge bénéficiaires des entreprises d’édition.

                Je ne crois pas que verser 20% de droits changera la situation d’un auteur dont les livres se vendent à 700 exemplaires changera quoi que ce soit à sa situation.
                Mais je crois que signer un auteur tout en lui disant "tu vas toucher 5000 ou 10 000 euros" pour ce livre qui nécessite un an de travail n’est pas très sain. Pourquoi publier ce livre dans ces conditions ? Parce que c’est un livre risqué mais nécessaire ou parce que le modèle économique se construit sur ce type de rémunérations ?

                Les auteurs n’ont pas toujours raison. Pour autant, citer une ânerie de Morris ne permet pas de discréditer par principe ce qu’ils disent.

                Certaines maisons d’édition auraient les moyens de mieux rémunérer leurs auteurs qui vendent peu de livres. Elles auraient aussi les moyens de peut-être d’avantage participer financièrement à l’ensemble des cotisations sociales, retraites, compléments de retraites obligatoires, auxquels de nombreux auteurs ne peuvent pas faire face.

                Si les auteurs réagissent si fort, publiquement, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup de moyens pour faire en sorte que leur situation cesse de se dégrader. Et ce sentiment d’impuissance créée de la peur et de la colère, et c’est légitime.

                Je ne suis pas certain qu’il soit prudent de multiplier les écoles de bande dessinée, comme si auteur de bande dessinée était un métier qui répondait à des besoins économiques. Je ne pense pas non plus que les maisons d’édition doivent "engager" des auteurs, fournir du travail etc etc… Là dessus, je suis d’accord avec toi.
                Chaque auteur doit faire avec la question économique à sa façon, en fonction de la nature de sa création, de sa valeur commerciale (qui a assez peu à voir avec sa valeur artistique), de ses choix...et de ce qui s’impose à lui.
                Et c’est sur ce dernier point que les éditeurs ont une part de responsabilité, dans ce qu’ils imposent aux auteurs.
                En réduisant la part d’investissement dédiée à la création, ils remettent en question l’équilibre sur lequel s’est construit le travail des auteurs en bande dessinée.

                Tout cela pour dire qu’il est difficile dans ce contexte de déconnecter l’annonce de 4 millions d’euros placés sur le compte d’une société au Panama par le dirigeant d’une maison d’édition, et la situation des auteurs, comme si tout cela n’avait aucun lien, aucun rapport, ne rentrait pas en résonance. Je ne vois pas comment cela pourrait être autrement.

                Répondre à ce message

                • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 avril 2016 à  10:05 :

                  Je n’ai pas grand chose à objecter à tes remarques qui ont le mérite de montrer que les choses ne sont pas si simples que cela et que des tas de paramètres entrent en ligne de compte, aussi bien en terme de politique fiscale que de mœurs éditoriales.
                  Si ces choses sont liées, c’est seulement dans le constat d’un fonctionnement global de la société qui ne va manifestement pas dans le bon sens, mais est-ce seulement le cas de la BD ? Apparemment non. Si des auteurs ne sont pas payés suffisamment pour leur travail, il faut surtout qu’ils arrêtent ce travail-là, qu’ils trouvent autre chose. Accepter des conditions iniques contribue à les voir se maintenir. C’est pourquoi le travail syndical est important, ne fusse que pour faire respecter la loi.

                  Mais pour en revenir au fond de l’affaire, on ne répare pas une injustice en en favorisant une autre, à moins de faire preuve du même cynisme que ceux qui jouent avec la loi. Je peux comprendre que l’affaire des "Glénat Papers" interpelle, mais de là à considérer que l’éditeur grenoblois a fait quelque chose d’illégal, il y a un pas que je ne franchirais pas sans davantage d’infos.

                  Répondre à ce message

  • C’est bien de vouloir se soucier du contexte et rappeler les faits ainsi que de ne pas se contenter du scandale.

    Le truc c’est que le problème n’est pas uniquement que Jacques soit "riche" ;

    Il est aussi à mettre en relief face à la précarisation des acteurs de la BD .
    C’est ça qui donne une sorte d’ironie à la chose.

    De plus le fait qu’il ne soit pas le seul à entreprendre des maneuvres fiscales ne le dédouane en aucune façon.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 avril 2016 à  10:56 :

      C’est bien de vouloir se soucier du contexte et rappeler les faits ainsi que de ne pas se contenter du scandale.

      Le truc c’est que le problème n’est pas uniquement que Jacques soit "riche" ;

      Il est aussi à mettre en relief face à la précarisation des acteurs de la BD .
      C’est ça qui donne une sorte d’ironie à la chose.

      Il est toujours confortable de se moquer des malheurs des gens et, d’autre part, de se poser en représentant d’une population d’individus dont on ignore précisément combien ils sont et qui ils sont, en dépit des études qui ont été récemment produite. Car cela veut dire quoi "auteur de BD" ? Ceux qui vivent exclusivement de ce métier (une poignée) ou ceux qui n’ont publié que quelques albums à faible vente et qui, évidemment, ne peuvent pas en tirer subsistance, comme bon nombre d’écrivains, de peintres, de musiciens, de comédiens, d’artistes en tous genre qui doivent faire autre chose pour vivre de leur art.

      Quel est exactement la part de Monsieur Glénat dans la précarisation des auteurs ? A vous de nous le dire, vous qui savez tout. Il me semble que les mutations de nos sociétés (bouleversements technologiques, mondialisation...)sont bien plus responsables qu’un simple éditeur que vous transformez en bouc émissaire.

      De plus le fait qu’il ne soit pas le seul à entreprendre des maneuvres fiscales ne le dédouane en aucune façon.

      Hypocrite que vous êtes : sur votre déclaration fiscale, vous êtes sûrement le premier à chercher la case "abattements".

      Répondre à ce message

      • Répondu par Dimitri le 8 avril 2016 à  11:14 :

        Il y a une grande différence entre un abattement prévu par la loi et des sociétés off-shore dans un paradis fiscal, non ?

        Répondre à ce message

        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 avril 2016 à  11:26 :

          Il y a une grande différence entre un abattement prévu par la loi et des sociétés off-shore dans un paradis fiscal, non ?

          Sur le principe, non. Rien ne dit que M. Glénat ait fait quelque chose d’illégal. S’il l’a fait, ça change tout, et cela ira mal pour lui.

          Dans les faits, oui : tout le monde ne peut pas se payer un conseiller fiscal, par conséquent les riches paient probablement proportionnellement moins d’impôts qu’un salarié par exemple.

          Mais en quoi M. Glénat est-il responsable de ces inégalités sociales ?

          Répondre à ce message

          • Répondu le 8 avril 2016 à  17:09 :

            Peut-être M Glenat est-t-il au clair sur un plan légal (ce sera à l’administration fiscale d’en juger car, n’en doutons pas, il y aura enquête fiscale), mais qu’en est-il au plan moral ?

            Répondre à ce message

          • Répondu le 8 avril 2016 à  18:11 :

            Bondoux, Glènat même combat, personne ne fait rien d’illégal...

            Le directive européenne sur les travailleurs détachés non plus n’est pas illégale, le rejet des boues rouges dans le parc national de calanques non plus etc...

            Ce n’est pas parce que c’est autorisé que ce n’est pas un brin scandaleux de temps en temps

            Répondre à ce message

      • Répondu par laurent le 8 avril 2016 à  12:32 :

        Quel est exactement la part de Monsieur Glénat dans la précarisation des auteurs ?

        c’est pas lui c’est les autres, mais bien sur, monsieur Glenat ne donne aucunes directives à sa société. C’est bon de rire

        Répondre à ce message

        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 avril 2016 à  12:58 :

          Vous riez, et vous ne répondez pas à la question. Voilà où vous en êtes dans ce débat.

          Répondre à ce message

          • Répondu par laurent le 8 avril 2016 à  17:17 :

            c’est pourtant simple vu les droits d’auteur qui sont donnés aux créateurs ont comprends de suite la précarité de ceux ci
            après je trouve un peu fort de défendre quelqu’un qui planque son argent au panama, demande de l’aide à l’état afin d’intervenir au festival d’angouleme pour qu’il aille vendre encore plus de papier

            Répondre à ce message

  • M. Pasamonik, vous êtes d’un parti pris hallucinant. La très haute estime que vous avez manifestement pour M. Glénat ne constitue pas une raison objective pour le défendre à ce point. Son nom n’est pas plus jeté en pâture que d’autres. M. Glénat a, que vous le vouliez ou non, un point commun avec tous les individus peu recommandables à côté desquels il est cité : il a fait appel à un cabinet panaméen, aussi lointain que douteux, pour faire du profit à l’insu des finances de son pays. Ça s’appelle de la dissimulation (doux euphémisme), et y voir autre chose, c’est ne pas avoir les yeux en face des trous. Pour rebondir sur le titre de votre article, ce n’est sûrement pas Jacques Glénat qui a de légitimes raisons d’être affecté, ce sont plutôt les centaines d’auteurs, pour la plupart restés pauvres, qui ont fait une grande partie de sa fortune. Ce ne doit pas être agréable en effet de réaliser qu’on a travaillé une bonne partie de sa vie pour un triste sire qui manque d’altruisme à ce point. M. Glénat est un petit monsieur, point barre ! Sa réaction en radio est celle d’un enfant qui a été pris le doigt dans le pot de confiture, c’est affligeant.

    Répondre à ce message

  • Jacques Glénat affecté par l’affaire des "Panama Papers"
    9 avril 2016 09:35, par Rocco Pindavant

    Je suis assez abasourdi par la manière dont vous vous faites le héros de Monsieur Glénat cher Didier. Quoi qu’il ait fait pour la bande dessinée depuis plusieurs décennies cela ne l’empêche pas d’avoir des pratiques fiscales douteuses. Ce n’est pas parce qu’il aurait servi le neuvième art que ses actions personnelles doivent être défendues !
    Le fait de placer ses billes dans un paradis fiscal n’est tout de même pas bénin !
    Cela me rappelle quand Polanski s’est fait arrêté en Suisse pour son histoire de pédophilie et que le ministre de la culture de l’époque, Frédéric Mitterand, s’était offusqué que l’on fasse cela à un homme qui avait réalisé de tels chefs d’œuvres de cinéma !

    Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 avril 2016 à  10:52 :

      Vous pouvez être abasourdi Monsieur Rocco Pindavant qui me fait du "cher Didier" et que je ne connais pas. Je ne me fais pas le "héros" (apprenez l’orthographe, cela vous permettra de mieux comprendre) de M. Glénat. Peut-être son avocat, bien qu’il n’en ait pas besoin. Je fais précisément le distinguo entre la maison d’édition Glénat et le contribuable qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a rien fait d’illégal, ni même de douteux. Vous n’en savez rien, vous tirez ce genre de conclusion juste parce qu’il a des avoirs à l’étranger, comme en ont bon nombre d’entreprises et de personnes dans ce pays.

      Le simple fait que vous puissiez en faire un amalgame avec une affaire de pédophilie montre toute la perversion, sinon la crapulerie, de votre raisonnement.

      Oui, ActuaBD va à contre-courant de l’affolement des réseaux sociaux prêts à tous les amalgames -douteux, pour le coup- et de certains médias (Le Monde, Huffington Post...) prêts à associer Jacques Glénat à des mafieux notoires.

      Seule compte la loi et jusqu’ici, devant la loi, Jacques Glénat est un honnête homme. Comme le disait Cicéron : « C’est pour cette raison que nous sommes esclaves des lois : afin que nous puissions être libres. » Notre liberté, c’est de vous le dire sans détour : cette campagne est indigne.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 9 avril 2016 à  14:14 :

        Les Animaux malades de la peste

        Un mal qui répand la terreur,
        Mal que le Ciel en sa fureur
        Inventa pour punir les crimes de la terre,
        La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
        Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
        Faisait aux animaux la guerre.
        Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
        On n’en voyait point d’occupés
        A chercher le soutien d’une mourante vie ;
        Nul mets n’excitait leur envie ;
        Ni Loups ni Renards n’épiaient
        La douce et l’innocente proie.
        Les Tourterelles se fuyaient :
        Plus d’amour, partant plus de joie.
        Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
        Je crois que le Ciel a permis
        Pour nos péchés cette infortune ;
        Que le plus coupable de nous
        Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
        Peut-être il obtiendra la guérison commune.
        L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
        On fait de pareils dévouements :
        Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
        L’état de notre conscience.
        Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
        J’ai dévoré force moutons.
        Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense :
        Même il m’est arrivé quelquefois de manger
        Le Berger.
        Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense
        Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
        Car on doit souhaiter selon toute justice
        Que le plus coupable périsse.
        - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
        Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
        Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
        Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
        En les croquant beaucoup d’honneur.
        Et quant au Berger l’on peut dire
        Qu’il était digne de tous maux,
        Etant de ces gens-là qui sur les animaux
        Se font un chimérique empire.
        Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir.
        On n’osa trop approfondir
        Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances,
        Les moins pardonnables offenses.
        Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
        Au dire de chacun, étaient de petits saints.
        L’Ane vint à son tour et dit : J’ai souvenance
        Qu’en un pré de Moines passant,
        La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
        Quelque diable aussi me poussant,
        Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
        Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
        A ces mots on cria haro sur le baudet.
        Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
        Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
        Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
        Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
        Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
        Rien que la mort n’était capable
        D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.

        Selon que vous serez puissant ou misérable,
        Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir

        Répondre à ce message

      • Répondu par Yo le 10 avril 2016 à  11:44 :

        A la lecture de vos interventions, j’ai le sentiment que l’acharnement dont vous faites preuve sur Bondoux et le FIBD est inversement proportionnel à la mansuétude que vous réclamez pour M. Glénat. 2 poids, 2 mesures ?

        Le monde n’est heureusement pas binaire. Il y a forcément des mecs sympas (qui planquent leurs pognons dans des paradis fiscaux) et des pauvres types (qui respectent la loi)...

        Répondre à ce message

        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 avril 2016 à  13:33 :

          A la lecture de vos interventions, j’ai le sentiment que l’acharnement dont vous faites preuve sur Bondoux et le FIBD est inversement proportionnel à la mansuétude que vous réclamez pour M. Glénat. 2 poids, 2 mesures ?

          Hé non, comme vous le dites si bien, le monde n’est pas binaire.

          D’abord, ActuaBD ne s’est jamais acharné contre M. Bondoux. ActuaBD a multiplié les articles sur le FIBD car cet événement est important dans le monde de la BD en France et ailleurs. Quant à M. Bondoux, il a fini par comprendre, en nous accordant récemment une grande interview, que son silence déséquilibrait sa communication et pouvait donner cette impression. Contrairement à ce que vous prétendez, nous avons essayé de rester très équilibré, même si nous ne cachons jamais nos opinions, car nous sommes pour un journalisme d’opinion.

          Vous êtes une fois de plus dans la confusion, peut-être savamment entretenue, le seul argument "deux poids deux mesures", sophisme bien connu, accréditant cette thèse.

          Il n’y a rien à voir entre un contribuable dont on découvre le nom dans une liste de quidams liés à de nombreux scandales, sans que la chose soit vraiment justifiée (jusqu’à présent, seul le cafouillage de l’intéressé donne du grain à moudre à certaines interprétations hâtives), un homme qui gère là ses biens privés sans connexion aucune avec sa maison d’édition, elle aussi contrôlée par des fonds privés, et une entreprise dont 48% du budget est constitué de fonds publics, dont une grande partie du reste dépend de la profession et qui donc, forcément, demande à être interrogée à partir du moment où cette profession (éditeurs et auteurs) manifeste son mécontentement.

          Au reste, jusqu’à preuve du contraire, M. Bondoux est aussi immaculé que l’est M. Glénat puisque ni l’un, ni l’autre n’ont une instruction judiciaire à leurs guêtres.

          Je peux comprendre vos soupçons mais, dans le cas de M. Glénat, notre opinion est, à l’examen de la situation actuelle, qu’ils sont infondés et en tout cas déconnectés avec la situation des auteurs de bande dessinée contrairement à ce que certains voudraient le laisser accroire.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Fontaine Laurent le 12 avril 2016 à  08:44 :

            Bonjour à tous.A lire avec quelle ténacité M.P.vous "défendez" vos propos m’intrigue.⁉

            Répondre à ce message

            • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 12 avril 2016 à  11:30 :

              Ah, bon. Être tenace, c’est intrigant ? Genre : qu’est-ce cela cache ? Où est son intérêt ?

              L’intérêt de la logique, du bon sens, du libre examen d’un sujet qui nous est offert comme cela par les médias, sans enquête ni preuve, juste sur un fait inexpliqué, une petite présomption, un embarras, avec des comparaisons qui n’en sont pas, cela ne vous suffit pas ?

              Selon quels critères devenez-vous l’un des individus supposés être les plus fraudeurs de France comme l’affichaient Le Monde, le Huffington Post et à leur suite une cohorte de médias bêlant ? Celui de la notoriété ? Qu’essaie-t-on de nous prouver derrière cette affaire Panama Papers/Glénat ? Posez-vous la question.

              Vous avez perdu à ce point votre sens critique que lorsque quelqu’un ne prend pas l’information qu’on lui donne pour de l’argent comptant vous le soupçonnez de collusion ? Vos insinuations m’impressionnent guère, c’est juste du miel pour les populismes.

              Trop souvent les "lanceurs d’alerte" sont juste repris par les médias. Rares sont les vraies enquêtes comme celle de Mediapart dans l’Affaire Cahuzac. Moi j’attends de voir. Je suppose que la vraie presse, celle qui enquête, le fisc et/ou le parquet feront les investigations nécessaires. Tant qu’il n’y aura rien dans le dossier, je défendrai M. Glénat. Comme tout citoyen devrait le faire.

              Pourquoi tant d’acharnement à répondre ? Parce qu’on ne répond pas à la connerie, à l’insinuation par le silence. On lui cloue le bec. Et on la censure quand elle verse dans l’insulte, l’attaque ad hominem, et la diffamation.

              "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté" (Saint-Just).

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