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Jacques Martin et Casterman choisissent la continuité.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 décembre 2003                      Lien  
Contrairement à Hergé, Jacques Martin ne minaude pas pour organiser la survie de ses personnages. Il a depuis longtemps confié le dessin de la série "Alix" à Moralès et celui de la série "Lefranc" à Chaillet, puis à Simon. Le succès commercial de "Blake et Mortimer" favorisant la création de séries parallèles a conforté l'idée que des séries classiques correctement entretenues pouvaient constituer une véritable renaissance de la BD classique "à l'ancienne".

Par ailleurs, les éditions Casterman ont pu constater que le label « Jacques Martin » avait encore de beaux jours devant lui puisque le dernier Alix et surtout la nouvelle série Loïs dessinée par Olivier Pâques ont été des succès commerciaux.

A 82 ans, le dernier survivant de l’Ecole de Bruxelles met les bouchées doubles : non seulement il crée de nouvelles séries, mais à l’exemple de Blake et Mortimer, il met en parallèle plusieurs équipes de dessinateurs. Mieux : il dépasse un tabou en confiant l’une d’entre elles à un nouveau scénariste.

Ainsi, c’est Francis Carin (Victor Sackville) qui se collera au dessin du prochain Lefranc ("L’Ultimatum"), avec les décors
de Didier Desmit, ancien décoriste de Tibet pour Ric Hochet.
Une série parallèle ("Lefranc, premiers scoops") sera assurée par Bruno Marchand (Little Nemo) sur scénario d’A. Hammerstein.

Raphaël Morales assurera le prochain Alix ("Roma, Roma"), mais André Taymans (Caroline Baldwin) dessinera quant à lui une série Alix parallèle.

Enfin, comme Titeuf, Cédric ou Lanfeust de Troy, Alix aura droit à une novellisation, trois romans étant d’ores et déjà en chantier ("Alix l’Intrépide", "Le Sortilège de Khorsabad", "L’Ombre de César"), écrits par A. Hammerstein, qui seront publiés en février chez Casterman Jeunesse.

Photo : DR. (c) Casterman

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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2 Messages :
  • Cher Didier, je ne vois pas très bien en quoi Hergé a "minaudé"(ce qui signifie, si j’en crois le Petit Robert : prendre des manières affectées pour attirer l’attention, plaire, séduire) ! Il a dit clairement à plusieurs interlocuteurs que Tintin s’arrêterait après lui. Un point, c’est tout. Le fait qu’il ne l’ait pas officialisé par voie testamentaire a pu entretenir le doute après sa mort et laisser qq espoir à Bob de Moor, qui, de bonne foi, pensait avoir entendu un autre discours.
    De même, quand Martin et de Moor, en 65, essayèrent de lui forcer la main, il ne minauda pas non plus pour leur faire comprendre qu’il ne leur laisserait Tintin de son vivant.
    Quant à Martin, s’il a laissé le crayon depuis longtemps à des collaborateurs, chacun sait que c’est parce qu’il y était contraint par des raisons de santé (et de cécité) : cela le conduit à envisager autrement la poursuite de son oeuvre de son vivant et après. C’est son droit comme ce fut celui d’Hergé de faire autrement.
    J.Langlois

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    • Répondu par Didier Pasamonik le 19 décembre 2003 à  17:43 :

      Salut Jacques, (toujours ravi de te lire)
      Si on suppose que Bob De Moor est de bonne foi, il y a pour le moins un doute qui a été entretenu jusqu’au bout. Hergé ne voulait sans doute pas décourager son principal collaborateur et la séduction faisait partie de ses armes. On comprend sa position : la disparition de Tintin signifiait pour tous ces collaborateurs la fin d’une époque. Personne ne voulait l’entendre et Hergé probablement non plus, qui luttait contre une disparition beaucoup plus importante à ses yeux, la sienne !
      Uderzo est dans même situation aujourd’hui. D’une interview l’autre, sa position sur la continuation d’Astérix varie.

      Je me souviens que nous étions l’un et l’autre dans un bateau avec Bob De Moor à Wallibi, il y a très longtemps. Bob parlait comme un successeur. Je me souviens que, dans mon esprit jeune (et naïf) à l’époque, cela ne faisait pas de doute, en tout cas pour l’achèvement du dernier album.

      La décision de Fanny est intervenue autour de la question de l’édition de l’Alphart. Elle a pris plusieurs mois, d’autant que je me souvienne.

      Peut-être que le terme de "minauderie" te choque. Il traduit que sa position était bien moins tranchée que tu le suggères. Il faut parfois faire vibrer les mots. Je le revendique même.

      Je comprends que tu défendes la statue du commandeur. "Ami d’Hergé, un jour, ami d’Hergé toujours".

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    • Répondu par Flocon le 25 février 2004 à  17:39 :

      Jacques Martin n’a jamais caché ses différends avec Hergé et de tout temps s’est montré sévère avec la décision absurde d’Hergé d’entrainer avec lui Tintin dans la tombe.
      Jacques Martin a pu constater de visu tout le mal que la décision de Hergé a fait à Bob de Moor et s’en est dit choqué et c’est vraiment un procès d’intention un peu facile que d’affirmer que si JM permet la perpétuation des aventures de ses personnages après sa mort ce ne serait dû qu’a sa cécité ;il pourrait quand même décider d’entrainer ses personnages avec lui si il le voulait.
      De plus l’immense majorité des créateurs de personnages de BD de Franquin à Vandersteen n’ont émis aucune objection à voir leurs personnages être repris ;c’est une marotte de pseudo puristes et de purs spéculateurs de vouloir tuer le personnage avec son créateur .
      Enfin si l’on lit tout les pastiches et albums pirates de Tintin qui circulent un peu partout , le véto d’Hergé : quelle rigolade...

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