On devine une gigantesque métropole, désormais largement baignée par un fleuve charriant divers déchets et crocodiles... Dans ce paysage à la fois glauque et imposant, nos deux compères aventuriers convoitent un sac de diamants. Pour y arriver, il leur faudra mener une petite enquête et se mouiller, dans tous les sens du terme. Comme on peut s’en douter, des petits malfrats locaux ont eu vent du magot, et Jeremiah voit la menace des créatures à écailles doublée d’un danger encore plus sournois.
Schéma classique : les deux amis arrivent dans une ville, et se retrouvent avec de nouveaux adversaires. Ici, le point de départ est purement intéressé, un bon paquet de diamants. Auparavant, les enjeux pouvaient être humains, voire politiques.
On peut tout de même souligner pour les observateurs les plus attentifs, le retour d’Hermann à l’encrage (de chine) traditionnel, abandonnant les couleurs directes -ici placées sur fond bleu- procédé généralisé aussi bien pour ses one-shot que pour cette série. Le site de l’auteur l’explique fort bien dans une interview qui présente également des planches au stade du noir et blanc.
Ce qui déçoit dans Fifty-fifty, c’est le manque d’imagination du récit : de longues scènes d’attaque-défense avec des gangsters de seconde zone, des dialogues convenus... En dehors de rares moments, drôles ou chaleureux, entre Jeremiah et Kurdy, l’album obéit à une mécanique prévisible.
La bonne idée, ce sont ces êtres mutants, humains à la peau écaillée, au langage atrophié, qui joueront un rôle-clé dans la lutte des sous-sols. À tel point qu’on aurait pu souhaiter une toute autre voie à cette histoire...
(par David TAUGIS)
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