Jeremiah, toujours hébergé par sa tante Martha, veille sur la jeune Milova, une fille de la rue fascinée par tout ce qui brille. Sous l’autorité de la très rigoureuse tata, le quotidien pourrait s’écouler paisiblement, mais Milova va croiser la route d’Elsie, employée par un cacique du coin pour détrousser les quidams.
Pour Jeremiah, il s’agit de garder Milova du bon côté, tandis que Kurdy, comme à son habitude, se laisse piéger par la séduisante Elsie, décidée à manipuler Milova...
Même si cette aventure ressemble fortement à toutes les autres -Jeremiah aux prises avec des petits chefs qui font régner leur loi dans la ville-, Elsie et la rue entraîne une nouvelle fois le lecteur grâce à sa galerie de seconds rôles parfaitement typés. Flics, voyous, petites frappes aux dents longues, braves types... Un petit monde qui joue la lutte entre le bien et le mal depuis les débuts de la série.
Les dialogues piquants se marient toujours aussi bien avec le dessin dur et anguleux d’Hermann, qui n’épargne aucun défaut à ses personnages. Le tout dans un cocktail de couleurs délayées où le gris dominant se fait parfois surprendre par des rougeoiements nocturnes.
Un petit rappel ne fera pas de mal : le principe de base de cette série, ce sont les pérégrinations de Jeremiah et Kurdy dans des paysages urbains dévastés par un conflit qu’on devine mondial et nucléaire. Subsistent dans ces cités quelques vestiges du 20ème siècle, mais la misère et le dénuement dominent. Un paysage social aux oripeaux de l’empire communiste disparu, auquel l’auteur de Sarajevo Tango consacra naguère son talent incisif et désabusé.
(par David TAUGIS)
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