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Jérôme K. Jérôme Bloche T. 25 : Aïna - Par Dodier - Dupuis

Par David TAUGIS le 13 avril 2016                      Lien  
L'esclavage domestique au cœur du 18e arrondissement de Paris. Le nouvel épisode des enquêtes de J.K.J. Bloche plonge dans une réalité régulièrement pointée par les journaux. Un bel équilibre entre richesse du thème et galerie de personnages attachante.

Sous les yeux de Burhan, épicier du quartier de Jérôme, une jeune femme africaine tente d’échapper aux occupants d’une voiture. Un véhicule portant une plaque diplomatique... Aussitôt, le commerçant alerte son voisin détective, et l’enquête informelle commence. Elle va se compliquer quand Aïna, la fuyarde, trouve refuge chez le curé, Arthur, lui aussi proche de Jérôme. La rebelle effrayée finit par retourner chez ses "patrons", dans une luxueuse résidence de banlieue. Mais l’enquête de JKJ continue, et aboutit à un cabinet médical. Où il apprend qu’Aïna est enceinte...

Jérôme K. Jérôme Bloche T. 25 : Aïna - Par Dodier - Dupuis
Jérôme K. Jérôme Bloche par Dodier, Le Tendre & Makyo
© Dupuis 2016

Le cocktail a beau arborer des couleurs familières, le plaisir reste intact : Bloche, armé de ses lunettes, son chapeau et sa gaucherie caractéristiques court au secours des plus démunis, avec l’aide de son petit groupe d’amis. Dodier en profite pour aborder des thèmes très actuels : l’esclavage domestique, la procréation artificielle, les passe-droits diplomatiques...

Son propos n’est pas si naïf, notamment grâce à des personnages secondaires qui changent de statut en cours d’intrigue, à commencer par Pacifico, chauffeur/garde du corps au profil de colosse. Le choix de ne pas traduire les dialogues en swahili ajoute à la détresse d’Aïna et oblige le lecteur à un effort salutaire d’empathie. Quant aux décors et à la traditionnelle scène de poursuite urbaine, faut-il encore en souligner les épatantes qualités ?

Jérôme K. Jérôme Bloche par Dodier, Le Tendre & Makyo
© Dupuis 2016

(par David TAUGIS)

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Code EAN :

Jérôme K. Jérôme Bloche Dupuis ✏️ Alain Dodier
 
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6 Messages :
  • DODIER !
    Un classique du polard dans la bd.
    Une oeuvre magnifique sur déjà 25 tomes.
    Une régularité de publication qui ne se démenti pas.
    Une qualité de dessin incroyable par sa lisibilité et par la "rondeur" du trait qui désigne avec précision sans agresser le regard. Aucune vulgarité dans ces récits graphiques, juste ce qu’il faut pour nous donner à voir, à comprendre et à réfléchir sur le devenir humain.
    Comme Simenon on en veut encore et encore.

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    • Répondu le 14 avril 2016 à  16:09 :

      … et une utilisation intelligente de la photographie comme outil de travail du dessinateur réaliste.

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      • Répondu par Philippe Wurm le 14 avril 2016 à  23:54 :

        Oui, une utilisation intelligente de la photo comme le font tous les dessinateurs réalistes depuis les grands Américains des années 30 et 40 qui nous ont montré la voie pour la bande dessinée. Et ils avaient un sacré style ! C’est par l’utilisation judicieuse de la photo que les grands dessinateurs se distinguent, car ils apportent une synthèse graphique sur un ensemble de données et d’impressions uniquement photographiques (au premier sens du terme photo) : ils traduisent la lumière en trait et en formes. La qualité de cette synthèse fait la qualité du style. C’est un travail très très délicat et Dodier est un tout grand Maître en la matière.

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        • Répondu le 15 avril 2016 à  15:12 :

          Le secret c’est qu’il ne faut pas décalquer la photo, mais dessiner par dessus, mais pour ça il faut déjà être un dessinateur, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

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  • Jérôme K. Jérôme Bloche T. 25 : Aïna - Par Dodier - Dupuis
    15 avril 2016 16:29, par La plume occulte

    J’adore mille choses dans le dessin si vivant de Dodier,que ce soit dans le style réaliste utilisé pour raconter les enquêtes de son détective à lunettes ou le style comique qu’il utilise pour son personnage Gully.Mais ,depuis pas mal de temps maintenant,je trouve le rendu de son travail....aseptisé:la faute à un encrage un peu trop lisse et froid,qui banalise un ensemble superbe au demeurant,dommage.Pourtant l’encrage de Dodier a toujours été un de ses points forts,et j’ai toujours été attentif à l’évolution de son trait.
    Du coup je regarde bien plus souvent ses premiers albums ,qui m’enthousiasment toujours autant.

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    • Répondu le 15 avril 2016 à  19:11 :

      Ses couleurs chaudes s’équilibrent avec son trait pour former un tout élégant. Son trait a évolué en fonction du reste. Il n’est pas aseptisé mais tend vers l’économie de moyen. Si un trait n’est pas utile, pourquoi le tracer ? Dodier opte pour l’efficacité au détriment du joli (au sens dépréciatif).

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