Dix-huitième album pour cette série qui n’en finit pas de se bonifier. Au fond, Jérôme K Jérôme, c’est un peu comme le Beaujolais nouveau : on l’attend chaque année avec impatience, et les amateurs ne sont jamais déçus.
Bien sûr, ce n’est pas un Château Lafite Rothschild 1948, mais il se laisse déguster avec un plaisir toujours renouvelé. Le dessin est toujours égal à lui-même, d’une efficacité remarquable, d’une beauté sobre et légère. Le scénario est suffisamment bien pensé pour tenir le lecteur en haleine tout au long de l’histoire. Même s’il ne s’agit pas ici d’une enquête policière au sens strict du terme, il y a à présent une telle complicité entre Jérôme et le lecteur que ce dernier se laisse prendre par la main sans problème pour vivre cette histoire comme s’il y participait aussi.
Ce récit est d’ailleurs sans beaucoup de surprise, car le lecteur est au courant du crime dès le début de l’album et sait qui l’a commis. Et comme dans un Colombo, il sait pertinemment que le héros va trouver l’assassin à la fin de l’intrigue. Mais il est tellement agréable de lire les péripéties du héros qu’on donnera son accord sans réserve sur cette manière de faire. Surtout que Jérôme est plus fort que Colombo : il n’a pas besoin d’artifices pour trouver le coupable, de pièges savants ou de déduction compliquée : seule son intuition lui sert ! Et c’est en cela qu’il est proche de son lecteur : lui aussi aurait très bien pu trouver le criminel !!!
(par JLM)
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