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Jim Hawkins T1 : Le Testament de Flint - par Sébastien Vastra - Ankama Editions

Par Thomas Berthelon le 17 février 2015                      Lien  
Une excellente adaptation animalière anthropomorphique de "L’île au trésor" de Stevenson.

Le jeune Jim Hawkins est le fils du gérant de l’auberge « L’amiral Benbow ». Un jour, un vieux loup de mer nommé Billy Bones débarque à l’auberge et s’y installe.

Régulièrement, il scrute l’horizon, craignant que des créatures ne parviennent à le retrouver. La menace se précise lorsque Pew, un pirate aveugle, retrouve Bones et lui donne la marque noire, annonciatrice de mort dans le monde des pirates.

Alors que ses jours sont comptés, Bones meurt d’une crise d’apoplexie. Jim, sans le savoir, récupère l’objet que convoitent une ribambelle d’assaillants : une carte au trésor. Aidé de quelques hommes de confiance, Jim embarque à bord de l’Hispaniola à la recherche du coffre. Parmi les hommes présents sur le vaisseau, un cuisinier charismatique : Kong John Silver.

Vous l’aurez peut-être deviné à la lecture du synopsis, il s’agit d’une relecture de L’île au trésor de Robert-Louis Stevenson, célèbre aventure de pirates publiée originellement en 1881 sous forme de feuilleton dans le magazine Young Folks. L’histoire a déjà donné lieu à de multiples adaptations et références, notamment par Xavier Dorison et Matthieu Lauffray dans leur série Long John Silver, par Osamu Tezuka (La Nouvelle Île au trésor), les studios Disney (La Planète aux trésors), le jeu vidéo Monkey Island, ou encore le film Pirates de Roman Polanski.

Jim Hawkins T1 : Le Testament de Flint - par Sébastien Vastra - Ankama Editions

Sébastien Vastra opère ici un traitement animalier à la Blacksad : les animaux ne sont pas là pour faire rire, car non, les personnages ne sont pas mignons : le lecteur découvre un vrai récit de genre, privilégiant les ambiances sombres. Les cases suintent, les personnages transpirent, on ressent presque les courants d’air iodés, les haleines imbibées de rhum. Les ambiances chromatiques au lavis ont particulièrement été soignées : le travail sur les ocres et les verts est impressionnant, évitant comme la peste les couleurs criardes. L’un des tournants de l’histoire offre même de belles planches nocturnes.

L’auteur propose également de vraies tronches peuplant un bestiaire flippant. Le lecteur se trouve ainsi happé, mention spéciale à des personnages comme le morse édenté Billy Bones, le pirate aveugle et lugubre Pew, ou le gorille Long John Silver, renommé ici Kong John Silver. Prévue en quatre tomes, la série Jim Hawkins plante déjà son crochet parmi les très bonnes séries d’aventure du moment.

Pour conclure, nous retiendrons que nous échappons ici à l’univers de pirates « carte postale » pour embarquer dans un voyage plus brutal et réaliste, en dépit de personnages caractérisés par des animaux. L’album est un objet classieux : la couverture en cartonné mat rehaussée d’un vernis sélectif mérite d’avoir une belle place dans la bibliothèque des amateurs de pirates, peut-être aux côtés de Tortuga et de Tangomango, les autres séries de pirates des éditions Ankama.

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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