Relom crée une diversité de personnages pour la plupart affreux, méchants et vulgaires. Les héros de ses récits sont plutôt synonymes de losers à force de s’engluer dans des situations tragiques, grotesques et désespérées. Cet ouvrage autobiographique contant ses aventures dans le monde redoutable de l’édition n’en fait aucunement exception. Ici, tout doit être vu au second degré, voire pire !, dans cette parodie complètement loufoque qui fleure les années soixante-dix.
Chez Relom (pseudonyme d’Olivier Morel), les éditeurs sont déments, les journalistes idiots et les animaux perturbés. L’auteur n’en est pas à son coup d’essai : il avait créé chez Fluide Glacial Andy et Gina, série à l’humour décapant montrant un frère et une sœur très attachants dont le désir de débauche était inversement proportionnel à leur âge. On lui connaît aussi divers one shots dont le fameux Dingo Jack, recueil d’histoires surprenantes et originales revisitant les classiques de la BD et du cinéma au travers d’une animalisation décidément fort prisée par les dessinateurs humoristiques ces dernières années.
Cependant, à certains moments l’auteur se perd dans un dédale sans véritable fil continu. Heureusement, il a quelques fulgurances mêlant situations rocambolesques magnifiquement ponctuées et un humour noir omniprésent, comme cette histoire de chat fataliste et désespéré qui décide de se passer la corde au cou.
Avec son trait classique servi par des couleurs vives et pétillantes, l’humour pince-sans-rire de Relom est unique et n’use jamais de méchanceté gratuite.
(par Marc Vandermeer)
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