6 juin 1944. Une tempête sans précédent se lève alors que les Alliés tentent de débarquer sur les plages normandes. En quelques heures, l’échec est total. La grande offensive contre l’Allemagne partira trois mois plus tard des côtes de Provence, mais les Alliés s’enlisent autour de Lyon, laissant à l’armée rouge de Staline l’opportunité de traverser le Rhin et de libérer Paris.
Après la capitulation du Reich, la France est coupée en deux à hauteur de la Seine et Paris est divisé en deux secteurs. Quelques années plus tard, les espions des deux blocs s’y affrontent. Jacques Saint-Elme, ex-flic de la brigade des mœurs, résistant de la première heure, n’a jamais accepté la mort du Général De Gaulle au-dessus de la Méditerranée en 1945. Espion le jour, gigolo la nuit, guerrier hors pair pour les uns, bouc émissaire idéal pour les autres, il est envoyé en secteur soviétique pour participer à une enquête sur un tueur en série qui œuvre dans le quartier de Pigalle, alors que la Ville Lumière doit accueillir une importante conférence pour la paix...
Si le premier Jour J était plein de candeur, le second met le doigt où cela fait mal : la Guerre Froide qui divisa l’Europe pendant plus de trente ans après la fin du Troisième Reich.
Le scénario de cette seconde uchronie nous permet d’entrevoir un Paris dévasté par cette tension, mais aussi de vivre une intrigue riche en rebondissements, tout en revisitant l’Histoire de manière détournée. Le format de 54 pages prend toute sa valeur, car après une introduction très vite assimilée, on ne se lasse pas des rebondissements du récit, ni d’une intrigue riche de la diversité et l’expérience des scénaristes et de l’éditeur, même si le scénario se permet l’une ou l’autre facilité.
Fred Duval nous l’a confié : chacun des albums se conclura en définitive sur un bouleversement de l’humanité. Jour J T2 en donne un bel exemple, tout en opposition avec le premier tome. Pourtant, le fait de le voir s’intégrer avec autant de réussite dans un canevas réel, au contraire du premier tome qui se déroulait en grande partie sur la Lune, assure de la qualité et de la réussite au concept. On peut d’ores et déjà lancer la recherche des dessinateurs pour les autres albums, car Jour J ne s’arrêtera sûrement pas après cinq tomes !
(par Charles-Louis Detournay)
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