Invité par des institutions françaises, David B. se promène dans les rues et enchaine les diners semi-mondains. Tout en observant cette vie insolite qui se révèle devant lui à chaque instant, il réflechit à une enquête plus personnelle : les fantômes au Japon. Ou les gangsters, tiens, pourquoi pas. Mais les passants n’ont pas grand chose à dire sur ces sujets : superstition ? tabou ? Peu importe pour David B., puisque ces réticiences font à elles seules un bon fil rouge...
Le regard de David B. n’a pas d’équivalent. Il fait de l’étrangeté un art, accompagné d’une élégance reconnaissable entre mille. Dressant des scènes mouvantes dans des planches en liberté, il nous emmène à ses côtés, partageant ses tribulations avec une jubilation teintée d’autodérision . Ce style détaché, comme un équilibre entre sa sensibilité et son immense curiosité, favorise les transitions avec les rêves illustrés qui jalonnent le récit. Ce grand huit graphique entre véritables reportages urbains et détours intimes dans les questionnements de l’auteur reste captivant et sans temps mort. Et toujours habillé d’ une grande pudeur.
(par David TAUGIS)
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