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Justice League T10 - Par Geoff Johns, Jason Fabok & Collectif - Urban Comics

Par Guillaume Boutet le 28 octobre 2016                      Lien  
La fin des dieux a sonné, mais une nouvelle ère s’annonce... Voici un dernier tome qui propose une fin qui est un nouveau début. Toujours au top de sa forme, Geoff Johns nous offre un dénouement aussi simple qu’efficace, centré sur ses personnages principaux et leurs relations complexes.

Commençons pour régler la question éditoriale et celle de la continuité. Il s’agit du dernier tome de la Justice League version The New 52 [1], qui sonne aussi la fin de cette période éditoriale. Pour la symbolique, la série se termine précisément à l’épisode 52, mais les deux derniers ne sont pas proposés ici (il s’agit d’épilogues faisant suite au dénouement).

En effet, s’étant étalé de septembre 2011 à mai 2016, soit presque cinq ans, cet univers ré-imaginé a pris fin. L’évènement baptisé DC Rebirth , ayant eu lieu il y a peu aux États-Unis, a ainsi eu pour mission de ramener l’univers précédent, ses personnages et son historique, tout en conservant certains éléments de The New 52. Nous aborderons en détails ce retour de l’ancien univers le moment venu.

Pour l’heure, nous sommes donc en présence du dernier tome de cette Justice Ligue, avec la seconde partie de La Guerre de Darkseid, qui confirme le sentiment éprouvé lors de la lecture de la première partie, à savoir qu’il s’agit sans doute d’une des meilleures « grosses machines » de The New 52 !

Notons d’ailleurs que le tome s’ouvre sur une présentation des dix tomes de la série avec un récapitulatif des arcs narratifs. Les amateurs de comptabilité remarqueront que la version US de la série compte huit tomes, soit deux de moins que la VF. La différence tient dans l’intégration de la courte série Justice League of America par Urban Comics (proposé à part en version originale), ainsi qu’à une répartition un peu différente des épisodes des arcs narratifs de La Guerre des Ligues et de Forever Evil -pour faire court, l’édition d’Urban Comics propose davantage d’épisodes afin de tout lire dans une seule série, sans avoir à aller chercher dans un tome ou une mini-série connexe. Un choix qui nous a semblé judicieux et bien pensé.

Justice League T10 - Par Geoff Johns, Jason Fabok & Collectif - Urban Comics
Wonder Woman : seule membre de la Ligue encore elle-même
© DC Comics / Urban Comics

Sur le contenu de ce dixième et dernier tome [2], sans entrer dans le détail et dévoiler le dénouement et les révélations finales, nous sommes donc dans la continuité du précédent : un résultat très bon et convaincant car centré sur ses grandes icônes : Superman, Batman, Wonder Woman, Green Lantern, Flash ou encore Cyborg.

On peut s’étonner de voir un récit d’une telle ampleur cosmique et mythologique -L’Anti-Monitor et Darkseid face à leur destin- se dérouler avec si peu de personnages (seulement la Justice League et quelques alliés) et dans une unité de temps et de lieu très prononcée. Une narration qui va presque à l’encontre des règles du genre, à savoir une armée de personnages tous azimuts et plusieurs sous-intrigues faisant zigzaguer le lecteur entre divers lieux, mettant en lumière quelques personnages secondaires moins connus à qui on offre un moment de mise en avant.

Ici rien de tout cela : Geoff Johns se consacre uniquement à ses personnages principaux qui se révèlent bien assez nombreux d’ailleurs. Outre les grandes figures déjà évoquées, nous retrouvons Lex Luthor, sauveur du monde lors de Forever Evil et ayant intégré par la suite la Justice League, qui voit de nouveau travailler ici ses aspirations névrotiques de sauveur-élu ; ou encore Jessica Cruz, la Green Lantern maudite, dont la destinée va aller au bout de sa logique et proposer un très beau et touchant morceau de bravoure.

N’oublions pas non plus le Syndicat du Crime, la version maléfique de la Justice League, antagonistes de l’arc narratif Forever Evil, qui apporte leur aide tordue à nos héros. Comme nous l’avions signalé à l’époque, si les péripéties de cette histoire n’avaient pas été forcément très intéressantes, ces vilains à la caractérisation étonnante ont su apporter un intérêt supplémentaire grâce à un charisme que nous retrouvons ici à notre grand plaisir.

Jessica Cruz sera-t-elle faire face à ses démons pour enfin maîtriser ses pouvoirs ?
© DC Comics / Urban Comics

Enfin, le récit s’articule pour une bonne part autour de l’opposition entre deux personnages féminins, deux amazones, à la mission identique mais aux méthodes bien différentes : d’un côté Wonder Woman, super-héroïne et déesse de la Guerre, de l’autre, Graal la nouvelle venue, fille cachée de Darkseid et grande mastermind responsable de ce Ragnarök d’un genre très particulier.

Avec un Jason Fabok toujours en grande forme et très inspiré sur la partie graphique -proposant un découpage fluide et des scènes d’action épiques- ce dernier acte de la Justice League version The New 52 offre un grand et beau moment de comics de super-héros grâce à un recentrage sur ses principales icônes et un récit direct et dynamique, à la symbolique maîtrisée.

Ainsi, si la série nous a parfois laissé un sentiment mitigé en raison d’un aspect « grosse machine » qui « bouffait » tout le reste, en particulier les relations entre les personnages, sans pour autant être dénuée de bons et malins moments comme avec l’entrée en scène du Syndicat du Crime, Justice League s’achève donc en apothéose avec un trio final de tomes absolument épatants.

Comme le veut la coutume, le tout se termine avec des révélations ultimes qui sont autant de nouvelles énigmes redéfinissant quelques « règles du jeu » et dont nous sommes curieux de voir le développement… surtout qu’elles vont être « refondues » par DC Rebirth dans la continuité historique… Bref comme toujours Geoff Johns sait très bien vendre la suite à ses lecteurs !

Graal prête pour la dernière danse
© DC Comics / Urban Comics

(par Guillaume Boutet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782365779166

Justice League T10. Par Geoff Johns (scénario), Jason Fabok (dessin), Francis Manapul (dessin) & Collectif. Traduction Edmond Tourriol. Urban Comics, collection "DC Renaissance". Sortie le 21 octobre 2016. 200 pages. 17,50 euros.

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Justice League sur ActuaBD :
- Lire la chronique du tome 1
- Lire la chronique du tome 3
- Lire la chronique du tome 4
- Lire la chronique du tome 5
- Lire la chronique du tome 6
- Lire la chronique du tome 7
- Lire la chronique du tome 8
- Lire la chronique du tome 9

Concernant le Syndicat du Crime :
- Lire la chronique de Justice League : L’Autre Terre

Concernant la publication kiosque de Forever Evil :
- Lire la chronique du numéro 1 du magazine
- Lire la chronique du numéro 2 du magazine

[1Redémarrage éditorial de l’univers super-héroïque de DC Comics, qui eut lieu en septembre 2011.

[2Les épisodes contenus dans Justice League T10 : La Guerre de Darkseid (2e partie) sont :
- Justice League #45-50 (octobre 2015 à mai 2016),
- Justice League Darkseid War Special #1 (avril 2016).

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