K.O à Tel-Aviv 2, ou « les tribulations d’un Israëlien en Israël ».
Asaf Hanuka est dessinateur et illustrateur. Il a notamment publié Pizzeria Kamikaze en collaboration avec Etgar Keret (nommé pour aux Eisner Awards en 2007) avant K.O. à Tel Aviv (Steinkis, 2012).
Au cinéma, il a participé au film Valse avec Bachir dont il a réalisé les séquences oniriques.
Il est également illustrateur pour des enseignes telle que Nike, Canal +, Rolling Stone, Fortune, New York Times, Time, Wall Street Journal, Forbes, Newsweek…
Dans la suite logique du tome 1, Asaf Hanuka se met de nouveau en scène dans son quotidien d’un pays qui hésite entre une normalité de paix à l’occidentale, et la réalité d’un conflit armé dont il fait partie intégrante. Asaf réussit le tour de force de décrire la schizophrénie de son pays sans considérations politiques.
L’auteur insiste ici sur son quotidien de citoyen désenchanté, de mari subjugué, de propriétaire dépité, d’artiste dubitatif et de père fusionnel et angoissé. Tout cela en fait à la fois un personnage terriblement attachant, porté par un regard sur le monde d’une rare subtilité.
La finesse de ce regard, qui à défaut de savoir s’il est juste, à l’immense valeur d’être « simplement » le sien et de respirer une certaine forme d’honnêteté intellectuelle.
Cette finesse du regard est portée haut et fort par une inventivité graphique époustouflante. Les planches en une ou deux cases, sans phylactères, que l’auteur affectionne, sont un très bel exemple de son talent.
Asaf Hanuka bouscule les codes de la lecture, de la narration, de l’écriture, mais d’une manière tellement simple et naturelle que le lecteur constate simplement l’émotion derrière laquelle s’éclipse la technique. Tout à du sens, tout est limpide, et l’auteur de nous décrire ses angoisses, ses névroses, de la manière la plus simple, la plus efficace et la plus touchante possible. Asaf Hanuka touche juste.
Ce deuxième volet de K.O. à Tel Aviv est autant, sinon encore plus réussi que le premier tome ; une pépite graphique bourrée d’émotions à côté de laquelle il serait coupable de passer.
(par Gallien Chanalet-Quercy)
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