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Kaïné – Par Kaori Yuki – Tonkam

Par Stéphanie Francqueville le 4 janvier 2009                      Lien  
Petite histoire de la célèbre Kaori Yuki qui reste fidèle à sa réputation dans ce one-shot superbe graphiquement et complexe scénaristiquement. Dommage que ses œuvres de jeunesse ne soient pas encore à la hauteur de sa renommée.

Alors qu’il est en voiture avec son frère Kaïné, célèbre rock star, Shinogu a un accident de voiture. Après un mois passé dans le coma, il apprend que son frère est décédé dans la collision mais ce n’est pas la seule surprise qui l’attend puisque, lorsqu’il croise son reflet dans le miroir, il réalise qu’il a les cheveux rouges, comme son frère. En effet, la productrice du groupe Endorphine, Madame Oda, refuse de voir mourir ainsi la poule aux œufs d’or pour laquelle elle a déjà dépensé tant d’argent. Shinogu devra donc désormais vivre en tant que « Kaïné » pour rembourser les dettes de son frère. Convaincu que celui-ci a été tué, le jeune homme accepte cette étrange situation, du moins le temps de mettre à jour l’assassin de la superstar.

Œuvre écrite au début de la carrière de l’auteur, elle révèle déjà les caractéristiques qui feront le succès de Kaori Yuki : une maîtrise graphique remarquable, un souci du détail omniprésent et un goût prononcé pour les scénarios torturés. Kaïné est un manga original, passionnant, à la trame narrative psychologiquement instable. On oublie vite où est le faux ? Et où est le vrai ? Qui est qui ? Et qui a fait quoi ? Et quel peut bien être le rapport entre ces suicides répétés parmi les fans du chanteur et ce dernier ? On oscille constamment entre drame, thriller et horreur.

On peut constater une très nette différence avec les trois dernières histoires, tant au niveau graphique qu’au niveau du scénario. Même si le souci du détail est toujours présent, le coup de crayon est moins élaboré, pas très original, voire même un peu vieux jeu. Et ne parlons pas des histoires aussi insipides que stupides, les unes des autres. Elles ne présentent aucun intérêt mais il faut bien commencer quelque part. Ce recueil se conclut par des commentaires de l’auteur sur son propre travail ; elle se montre plutôt clairvoyante sur la médiocrité de ses œuvres et préfère en rire. Et elle a bien raison, car au vu de sa remarquable évolution, on lui pardonne. Qui plus est, il y a tout de même entre six et huit ans de décalage entre ses premiers travaux et Kaïné.

(par Stéphanie Francqueville)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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