À la fin du tome 1, nous avions laissé le jeune homme Nills découvrant cet autre monde, qui lui avait ravi sa compagne Anaëlle. Un escadron de soldats à sang froid avait en effet surgi du feu de cheminée de leur maison de campagne pour kidnapper la demoiselle, mais juste avant que la brêche dimensionnelle ne se referme, Nills s’était précipité sans trop réfléchir à leur poursuite.
Ce qu’il ignore pour l’instant, c’est qu’Anaëlle est l’héritière de la famille de dragons qui gouverne l’autre monde.
De fil en aiguille et après avoir semé le trouble suite à l’éruption d’étranges pouvoirs l’ayant défiguré, Nills, aveuglé par la colère, est sur le point de déclencher une révolution contre la famille royale.
Ce tome 2 confirme donc notre sentiment de lire un petit bijou. L’auteur Ulysse Malassagne vient du monde de l’animation, et chaque case transpire le mouvement, le lecteur peut sentir un souffle d’air frais le décoiffer à chaque épée dégainée, ou des appels d’air le happer à chaque saut ou chute libre des personnages.
Ce souci du mouvement passe avant tout. Les détails du trait sont parfois minimalistes, tout au plus quelques hachures viennent souligner des ombres ou des plis de vêtements. Le scénario n’est pas non plus en reste, proposant un sous-texte violent et une thématique intéressante : au mépris de toute vision globale, jusqu’où Nills serait prêt à aller pour récupérer une jeune fille qui ne lui a jamais appartenu ?
La filiation (graphique, et même thématique) envers Hayao Miyazaki est évidente, sans que Kairos n’en souffre.
Cela en dit long sur le talent de son auteur.
(par Thomas Berthelon)
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