Kamarades T. 2 : Tuez les tous ! par Abtey, Dusseaux et Goust - Editions Rue de Sèvres

L’Histoire s’est mise en marche à Moscou depuis cet automne 1917 où les Bolcheviks ont pris le pouvoir dans la Russie de Nicolas II.

Jeune soldat de l’armée du Tsar, Volodia Ivanovitch a rejoint la Révolution. Introduit dans le cercle fermé des principaux dirigeants comme Staline, Lénine ou Trotski, il semble promis à un brillant avenir au sein de l’Armée rouge.
Mais le destin de Volodia et celui de la Russie ne sont pas faits pour s’accorder. Le jeune révolutionnaire est tombé amoureux de la belle Ania, qui n’est autre que la fille du Tsar !

Comment alors concilier les valeurs humanistes qu’il entendait défendre et ne pas succomber aux délices d’une passion sinon interdite, sacrément compromise ! Comment vivre un tel dilemme sans être obligé de se renier ?

Échappant de justesse à l’exécution grâce à l’intervention d’agents des services secrets britanniques soucieux de sauver la famille royale, le voilà donc accompagnant les Romanov dans leur fuite éperdue à travers la campagne russe en proie à la guerre civile. Afin de persuader le peuple de la disparition de la famille royale, Staline cherche à enterrer des inconnus à leur place, tout en menant une chasse impitoyable aux fuyards.

Amour, violence et Révolution dans la Russie de 1917.

Si le premier tome plantait le décor de cette histoire peu plausible, la suite s’attarde sur l’épopée de la famille du Tsar à travers une Russie dévastée par les contrecoups de la Révolution. Aujourd’hui encore la fin des Romanov reste une énigme, et donc le lieu de tous les fantasmes offrant de belles possibilités de récits d’uchronie. Une aubaine pour tout scénariste désireux de s’aventurer aux frontières de la réalité et de la fiction.

Une occasion qu’a su fort opportunément saisir ce trio d’auteurs, Abtey, Dusséaux et Goust, qui a choisi de prendre appui sur ce qui reste un mystère historique et de nous livrer une épopée subtile mêlant romantisme sombre, histoire revisitée et ambiance crépusculaire et tourmentée. Les auteurs parviennent à rendre la narration fluide et plaisante malgré un parti-pris audacieux qui frôle parfois l’invraisemblance.

Ce récit dense et habile est servi par un dessin léger aux couleurs lumineuses qui accentuent le romantisme de cette épopée dans les arcanes de la révolution russe. L’ensemble est agréable à lire et très séduisant sur le plan graphique.

“On peut violer l’histoire à condition de lui faire de beaux enfants”. La suite à paraître dans le troisième et dernier tome nous permettra de vérifier si la citation d’Alexandre Dumas s’applique aussi à cette saga !