Depuis le rachat de Mad Fabrik par Glénat, des albums de Game Over et Grrreeny avaient vu le jour, mais aucune nouveauté encore pour la série-phare de Midam : Kid Paddle. L’attente était longue pour les fans du gamer à casquette verte, surtout depuis que son auteur avait inventé un nouveau personnage dans le tome précédent Slime Project : la jeune et blonde Zaza, éperdument amoureuse de Kid.
Deux années après le tome 13, voici donc le nouveau et premier Kid Paddle publié chez Glénat. Sans doute moins inspiré par cet élément perturbateur dans son univers loufoque, Midam jeté la jolie blonde aux oubliettes, pour lui préférer des gags ciblés bien connus des lecteurs. Dans le désordre : les tortures infligées aux poupées de Carole, les séances dans la salle d’arcade, la demi-douzaine de pages du petit barbare dessinées par Adam, les discussions en classe, les délires du trop conventionnel paternel, les tentatives pour visionner un film d’horreur, les hommes pré-historiques, les bandes dessinées à partir de gravures d’encyclopédies, les sculptures de plages, etc.
Si certains gags sentent clairement le réchauffé (l’invasion des extra-terrestres en forme noix a été revisité avec moins de réussite ; idem pour la publicité sur le dentifrice), cette nouveauté valait largement ces deux années d’attente, car les gags sont suffisamment diversifiés et réussis pour que l’on passe encore un très agréable moment, autant avec le dessin de Midam qu’avec son imaginaire débridé. Seul regret, les trois dernières pages du 46 planches qui font l’article des autres albums, ou présentent des croquis qui n’apportent pas d’élément neuf par rapport au gag. On sent qu’avec ses multiples casquettes, l’auteur raccourcit son album pour parvenir à le boucler, un peu comme dans le tome précédent...
En revanche, deux catégories de gags sont en nette progression : les délires culinaires de Kid (sans doute en raison de la multiplication d’émissions TV consacrées à la cuisine), et les délirantes compositions du père au moment où sa fille Carole désire lui présenter son petit ami[[Pour la petite histoire, Midam avait prénommé le "futur beau-fils" Thomas dans le tome 13, avant de se souvenir qu’il l’avait déjà appelé Franck dans le tome 12...]. Ces derniers démontrent d’ailleurs le potentiel comique de ce personnage, qui tient presque le second rôle de la série, donnant une note touchante au lien qui l’unit finalement à son fils.
Enfin, grand coup de chapeau aux explications alambiquées de Kid sur la fabrication de l’urine ou celle du chocolat praliné, ex aequo avec le jeu d’arcade sur les Blorks religieux ! Ceci nous prouve que Midam n’a pas fini de nous faire rire avec des personnages dont le potentiel comique est immense et ce, même s’il multiplie les séries parallèles.
(par Charles-Louis Detournay)
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