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Kings of shôgi T1 - Par Masaru Katori & Jirô Andô - Pika

Par Baptiste Gilleron le 25 mai 2011                      Lien  
Très méconnu dans nos contrées, le shôgi est le pendant japonais du jeu d'échecs et fait partie intégrante des traditions nippones. C'est dans cet univers particulier que s'installe une histoire profonde, où douleur et désir de vengeance semblent avoir une place non négligeable.

Alors qu’elle n’est âgée que de quatre ans, Shion assiste au meurtre de ses parents. Retrouvée vivante sur les lieux du crime, la fillette a perdu tout usage de la parole. Le seul indice laissé par le meurtrier est une pièce de shôgi : le Roi. Initiée par son père adoptif, Shion se montre particulièrement douée pour ce jeu et, à seulement onze ans, elle souhaite devenir joueuse professionnelle. Enchainant parties et victoires, la jeune fille tente de surmonter son traumatisme par cette pratique. À moins qu’elle ne recherche inconsciemment l’assassin de sa famille parmi ses adversaires...

Pour son premier scénario de manga, Masaru Katori propose un intéressant thriller prenant place dans un milieu qu’elle connait bien. En effet, sous cette casquette de scénariste se cache Naoko Hayashiba, joueuse de shôgi professionnelle qui a conservé le titre de "reine" de la ligue féminine durant dix ans. Et cela se sent : elle sait clairement de quoi elle parle quand il s’agit de ces "échecs japonais", et les informations ou parties évoquées peuvent parfois sembler quelque peu pointues. Heureusement que des décryptages en annexe sont là pour tenter d’éclairer le profane.

L’intrigue se met doucement en place et sait se montrer captivante. Le passé familial de Shion, les menaces qui pèsent sur elle ou les personnages jouant double-jeu sont autant d’atouts alimentant le mystère, et donc notre curiosité. Au dessin, Jirô Andô (disciple de Jirô Taniguchi) fait lui aussi du bon travail. Sa mise en scène ne s’embourbe pas malgré des éléments scénaristiques plutôt statiques. Les visages féminins sont assez épurés alors que les personnages masculins s’offrent généralement un trait plus fouillé. Cet aspect surprend un peu dans un premier temps mais il ne perturbe en rien la lecture.

Kings of shôgi débarque comme une surprise de qualité en posant sur le plateau des pièces qui attisent l’intérêt. Et, comme l’a déjà prouvé Hikaru no go, un sujet comme celui-ci peu connu des Occidentaux n’est pas nécessairement incompatible avec le succès.

(par Baptiste Gilleron)

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