Kokkoku T6 - Par Seita Horio - Glénat

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Sagawa, leader de la secte "Amour Véritable", devenu une sorte de dieu au sein de monde statique, affronte la famille Yukawa pour la maîtrise de cet univers de tous les possibles. Confrontant Juri et les siens à des choix difficiles.

Comment l’emporter quand votre adversaire parvient à utiliser le pouvoir des Régents pour sentir où vous vous trouvez et modeler son corps à l’envi et répondre ainsi aux assauts que vous livrez ? C’est le dilemme auquel les Yukawa et leurs alliés se trouvent confrontés en faisant face à Sagawa .

Et quand bien même les soutiens de celui-ci disparaissent les uns après les autres, renversant la situation initiale qui avait posé les Yukawa en infériorité numérique, le pouvoir dont il s’est emparé lui confère un statut proche du divin avec lequel nos héros doivent composer pour espérer sortir vivants, tous ensemble, du monde statique.

Nul doute : il y a quelque chose qui se remarque dans le tour pris par les développements actuels de Kokkoku. Quelque chose qui tient à cette manière de combiner une tension de tous les instants au sein de l’intrigue et une calme manifeste, un pragmatisme redoutable chez les personnages.

Ceux-ci, tous réfléchis, ou presque, déploient des stratégies subtiles pour résoudre des situations toujours plus délicates et périlleuses. Quel plaisir de se plonger dans une telle conception de l’action, à rebours de la nervosité, pour ne pas dire la pure l’excitation, qui prévaut habituellement dans les mangas de ce type.

Reste tout de même que, affrontement oblige, la particularité de l’univers dans lequel sont plongés les protagonistes, qui avait fait le charme et l’intérêt du titre dans les premiers volumes, se voit estompée, presque oubliée. Seita Horio, le mangaka, semble même s’en amuser puisque l’un de ses héros s’étonne à un moment d’une propriété du monde statique : la capacité des objets à rester en suspension dans l’air.

Doucement, Kokkoku a glissé de la science-fiction au merveilleux. D’une physique nouvelle à explorer, nous sommes passés à une métaphysique à appréhender. Le statut de l’homme, la possibilité pour lui de transcender sa condition dialogue à présent avec la psychologie et le relationnel.

Mais rien d’étonnant à cela non plus : nous approchons du dénouement et il faut donner du sens, une réelle portée, à tous ces événements. Tant mieux. Plus que deux tomes, à paraître très rapidement en France, en mai puis en juin, avant de découvrir comment s’achève cette lutte de pouvoir aux enjeux en fin de compte complexes et pourtant débutée comme un crime crapuleux.

(par Aurélien Pigeat)

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