Cette empoisonneuse, Gesche Margarethe Gottfried, a vraiment sévi, au début des années 1800, dans la ville de Brême, d’où est originaire le scénariste Peer Meter. Son histoire est évoquée à travers le dialogue de deux passagères d’un train, des années plus tard. Le lecteur plonge dans les ruelles de l’austère cité...
Un beau texte, une ambiance mystérieuse, feutrée même quand la violence enserre le récit, mais desservi par un graphisme inégal. Si le dessin de Barbara Yelin était du niveau de la splendide image de couverture, l’album aurait une autre allure... Mais ce n’est pas le seul défaut de l’empoisonneuse. Le découpage apparaît assez maladroit, cherchant des effets de style au détriment de la lisibilité. Et malgré la traduction élégante et précise de Paul Derouet, le lettrage peu convaincant nuit à sa mise en valeur.
Parfois pourtant, l’intérêt s’éveille, comme lors des séquences épicées pointant la misogynie terrifiante de l’époque.
Les amateurs de BD gouteront cet album au scénario imprégné de littérature classique ; les autres, au contraire, auront du mal à se passionner pour le destin de l’Allemande criminelle, usant d’un"beurre à souris" pour provoquer la mort...
(par David TAUGIS)
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