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"L’Étranger" de Jacques Ferrandez et Albert Camus aux 10e Rencontres du 9e Art d’Aix en Provence

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 avril 2013                      Lien  
Il fallait que 2013 soit sacrée "Année Camus" célébrant le centenaire de sa naissance pour que Jacques Ferrandez ose se frotter l'un des chefs d'œuvre les plus célèbres du Prix Nobel de littérature.

"Je suis né dans le quartier populaire de Belcourt, à Alger, raconte le dessinateur. Mes grands-parents avaient un petit magasin de chaussures au 96, rue de Lyon et c’est au 93, en face, qu’Albert Camus a passé toute son enfance et son adolescence." On comprend que la confrontation avec Camus a pour Jacques Ferrandez une dimension toute affective.

Et de fait, le héros du roman, Meursault, qui comporte tant de points communs avec un écrivain d’à peine trente ans quand il écrit ce livre, est dessiné tel que Camus l’a conçu : apparemment insensible au décès de sa mère, aveuglé par la lumière comme par l’amitié, profitant de l’air du temps, indifférent aux choix qui s’offrent à lui, il vit une existence sans essence, absurde.

Et quand, effrayé par le couteau qui le menace, il abat de quatre balles un jeune Arabe avec un revolver qui lui arrive dans les mains par inadvertance, il devient un égaré dont la condition de criminel lui échappe dès cet instant. Pâture pour une machine judiciaire vorace, voire sadique, il n’oppose aucune révolte au système, sauf quand il est confronté aux messagers de Dieu, entité inhumaine par essence.

"L'Étranger" de Jacques Ferrandez et Albert Camus aux 10e Rencontres du 9e Art d'Aix en Provence
L’Étranger - Par Jacques Ferrandez, d’après l’œuvre d’Albert Camus
(c) Gallimard

Ferrandez réussit son pari : ce roman-monologue, dépouillé comme une nouvelle, trouve toute sa saveur dans la description de l’instant : face au cercueil de la défunte, abandonné dans un flirt au soleil sur la plage, dans le cabinet d’un juge d’instruction fiévreux de bigoterie, dans l’isolement d’une cellule de prison, dans l’attente enfin d’une froide exécution. Et au-dessus de tout cela, Alger la blanche renvoie paisiblement la lumière qui coule du ciel bleu.

L’Étranger - Par Jacques Ferrandez, d’après l’œuvre d’Albert Camus
(c) Gallimard

Cet album paru chez Gallimard fait l’objet d’une exposition aux Rencontres du 9e Art d’Aix en Provence qui ouvre ses portes à la fin de cette semaine. Les festivaliers pourront voir de près quelques-unes des 128 très belles aquarelles qui composent l’ouvrage.

Exposition "L’Etranger" à Aix-en-Provence
photo : D. Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN : 9782070645183

L’Étranger - Par Jacques Ferrandez, d’après l’œuvre d’Albert Camus

Du 30 mars au 27 avril 2013

Cité du Livre – rue Jacques Lacarrière

8/10, rue des Allumettes

Du lundi au samedi, de 10h à 19h

Entrée gratuite

Week-End BD

Vendredi 12 et samedi 13 avril, de 10h à 19h

Dimanche 14 avril, de 10h à 18h

Apéro Rencontres

Samedi 13 avril à 11h

- Plus d’infos sur le site du festival

Gallimard BD ✏️ Jacques Ferrandez Adaptation littéraire
 
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