1930, région de Ladakh. Une expédition scientifique découvre dans les montagnes de l’Himalaya des édifices alliant alliant anges bibliques et sculptures celtiques. Trois ans plus tard, à Berlin, Eva assiste au meurtre de son ami, Elie Strauss, un ethnologue réputé qui lui laisse d’étranges informations. Aidée des indices laissés par le défunt, la jeune femme découvre la Lance de Lug, un dieu Celte.
« Il n’est point de secrets que le temps ne révèle » écrit Jean Racine dans Britannicus. Cette citation sert de dénominateur commun aux sept séries que compte la collection Les Secrets du Vatican, dirigée par Jean-Luc Istin. Ce dernier, qui scénarise L’Ordre des dragons, nous propose ici le cadre de l’Allemagne nazie des années 30. L’enquête menée par l’héroïne n’est pas sans rappeler l’ordre de Thulé, société secrète munichoise, qui à l’origine était un groupe d’études ethnologiques s’intéressant tout spécialement à l’antiquité germanique. Adolf Hitler devint membre de la société en 1920 et ses débuts en politique furent soutenus par l’ordre. S’appuyant sur ces faits réels ou personnages célèbres (Goebbels fait aussi une apparition), Istin verse peu à peu son récit vers un fantastique édifié sur le mysticisme nazi.
Denis Rodier et Elodie Jacquemoire, respectivement au dessin et à la couleur, apportent une touche de réalisme qui ne rend le récit que plus crédible. Les tonalités froides sur le trait propre et soigné du Québécois soulignent l’ambiance oppressante de cet album.
Même si les loges occultes n’ont pas attendu L’Ordre des dragons pour être évoquées en bande dessinée, cette série n’est pas dénuée d’intérêt.
(par Laurent Boileau)
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