En 2004, la collection Sakka s’ouvrait avec Kinderbook, premier manga en français de Kan Takahama. Cette jeune mangaka ne faisait pas mentir l’intitulé de la collection (qui signifie « auteur » en japonais) en donnant à lire une œuvre particulièrement singulière. Kinderbook révélait un talent éblouissant pour raconter le sel de la vie, avec de petites choses, des gestes, des attitudes.
Un an après Mariko Parade, auto-fiction à quatre mains avec Frédéric Boilet, Takahama devenait l’auteure de manga à suivre. Et puis plus rien. Un silence qui ne fut que francophone, car durant ce laps de temps, Kan Takahama a réalisé de nombreuses histoires courtes, notamment pour les revues Comics Journal ou Manga Erotics F. L’eau amère, qui vient de paraître, est un recueil de ces histoires.
Tendre, drôle, discrètement érotique, L’eau amère ne déçoit pas, que du contraire. Cette valse d’amants dresse huit portraits de gens ordinaires qui s’aiment ou se quittent. La mélancolie et l’humour se côtoient dans les pages claires obscures de cette mangaka décidément trop rare.
Kan Takahama travaille actuellement sur son prochain long récit, qui s’intitulera Deux Expressos. Espérons que nous ne devrons pas à nouveau patienter cinq ans avant de le lire…
(par Morgan Di Salvia)
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