Fait prisonnier au cours d’un combat, le jeune homme découvre ses ennemis, leur volonté, leur foi, leur pugnacité et aussi leur noblesse. Ayant appris le français à l’école, il peut converser avec un journaliste-cameraman qui n’est autre que Christophe de Pontilly, le narrateur [1].
Plus tard, notre conscrit croise le commandant Massoud que les Soviétiques traquent sans relâche. Intégré comme main d’œuvre utile au sein des troupes de la résistance, non sans réticence de la part certains de ses éléments qui préfèreraient le liquider, il doit commettre un jour l’impensable : tuer un de ses compagnons russes. Chanteur, poète, épris de justice et de liberté, il finit abattu par des Afghans revanchards avant d’avoir rejoint Paris.
Cette histoire tragique que l’on peut lire en complément de la série Le Photographe par Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre et Frédéric Lemercier est magnifiquement mise en images par René Follet qui réalise probablement ici l’un de ses chef-d’œuvres. Comme pour Le Photographe, sa parution est affectée par un deuil : Christophe de Pontilly a disparu prématurément à l’âge de 55 ans en mai 2006 alors qu’il venait d’achever son premier film de fiction tiré de cette histoire. René Follet a dû achever l’album seul, le cœur gros. Dans cette aventure, il n’y a pas que les héros de papier qui ont eu du courage.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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[1] Auteur du célèbre documentaire Massoud l’Afghan, Christophe de Pontilly avait écrit un récit de fiction racontant cette histoire, laquelle a aussi fait l’objet d’un film.
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