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L’immeuble d’en face, Volume 1 - Vanyda - La Boîte à bulles

Par Nicolas Fréret le 19 février 2004                      Lien  
Après « Le Cabinet chinois » (Nancy Peña) et « Derfal le magnifique » (Roosvelt), le petit nouveau du monde de l'édition, La boîte à bulles, publie « L'immeuble d'en face », évident tremplin de Vanyda, une lilloise de 24 ans encore inconnue du grand public.

Pas la peine d’y aller par quatre escaliers, « L’immeuble d’en face » est un petit bijou. On y entre comme dans une cave, prudemment. On en ressort tout sourire, presque euphorique.

Et pourtant... Le scénario n’est jamais que le quotidien, sans véritable point de départ ni point de chute (quoique...), de six locataires d’un petit immeuble de trois étages. Ils ne se connaissent pour ainsi dire pas mais ne cessent, proximité oblige, de se croiser, de s’observer du coin de l’œil, de s’entraider furtivement parfois.

Vanyda saute d’un appart’ à l’autre, dessine ce qu’il s’y passe, l’intimité de l’instant, des ébats amoureux du petit couple du dessus aux affres de la grossesse de la mère célibataire du rez-de-chaussée, en passant par les témoignages d’affection du grognon du deuxième pour son Dog allemand. L’auteur(e) se paie même le luxe de s’attarder sur la préparation d’une tasse de thé. Surprenant strip suggestif parmi tant d’autres.

Mais bout à bout, tout colle à la perfection. Le réalisme est saisissant et c’est sûrement pour ça que l’on s’éprend de cet immeuble. On s’y sent chez soi.

Une chose est sûre, Vanyda ne va pas rester quasi-anonyme longtemps - « L’immeuble d’en face » a d’abord été publié à 300 exemplaires photocopiés avant d’être pris sous l’aile d’une prometteuse petite maison d’édition, La boîte à bulles. Elle a déjà un style bien affirmé, emprunté à la tradition manga, les fioritures graphiques en moins. Trait fin, noir et blanc maîtrisé, découpage hors norme agréablement déroutant...

Un seul petit reproche en fait, les effets de mouvements brusques un chouilla scabreux. La Vanyda scénariste séduit également par son explosive sensibilité féminine, son sens de l’humour et du détail. Un travail propre de 168 pages à mettre entre toutes les mains.

(par Nicolas Fréret)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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1 Message :
  • "Mais bout à bout, tout colle à la perfection. Le réalisme est saisissant et c’est sûrement pour ça que l’on s’éprend de cet immeuble. On s’y sent chez soi."

    Je pense que cette phrase résume parfaitement "L’immeuble d’en face". J’ai beaucoup aimé.

    Fabien L.

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    • Répondu par Thomas le 28 février 2004 à  09:42 :

      Superbe travail : dessin délicat, tranches de vie décrite avec un soin balzacien...
      Tout est réussi dans cet album. Pari gagné pour une maison d’édition naissante et un auteur qui monte... J’ai beaucoup aimé aussi.
      Thomas W.

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    • Répondu par Xavier Mouton-Dubosc le 28 février 2004 à  23:52 :

      La délicatesse de Vanyda ne vaut que sa gentillesse... j’ai la version fanzine, et c’est déjà la preuve qu’elle s’incrit parfaitement dans le mouvement Nouvelle Manga de Frédéric Boilet ;

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