Des extraterrestres veulent détruire la Terre.Son destin sera scellé lors d’un combat de boxe opposant le plus grand champion du monde contre celui des belligérants. Voilà pour le pitch.
Le premier combat doit déterminer qui représentera la Terre, et le choc arrive dans un match opposant Muhammad Ali et Superman. L’équilibre est retrouvé grâce au Soleil Rouge, supprimant les pouvoirs de Kal-El. Le combat pour notre salut peut alors commencer.
Ce projet improbable est né d’une collaboration entre DC Comics et le grand champion de boxe des poids lourds, figure mythique alors au sommet de sa gloire à la suite du match contre Foreman au Zaïre en 1974. Neal Adams ne pensait pas qu’un tel projet puisse voir le jour et pourtant, il réussit à faire apparaître dans un même titre les deux figures populaires américaines de l’époque portant chacune des valeurs sociales exemplaires, dans un très grand format soulignant l’importance de l’événement. Un vrai succès pour l’homme d’acier.
DC confie le projet aux ténors de son équipe, Denny O’Neil et Neal Adams, dont la relance de Green Lantern/Green Arrow soulevait régulièrement les problèmes sociaux que connaissaient une Amérique traumatisée par la Guerre du Vietnam et qui vient à peine d’accéder à l’égalité raciale arrachée par le Mouvement des droits civiques.
Neal Adams s’en donne à cœur joie, multipliant les créatures burlesques, rendant très bien la personnalité et l’humour du plus grand champion américain de boxe de tous les temps. Ces figures de la fin du Silver Age, orfèvres du récit de SF, nous offrent un récit aux résonances étrangement contemporaines, dans un musulman et un étranger défendent les valeurs de tous les peuples de la Terre, misant sur le courage, la ténacité, l’honneur, vertus d’un Noble Art qui se prête, en principe, à ce genre de message.
Denny O’Neil est plus juste que jamais, Adams époustouflant et enjoué. Ils sont servis par un encrage de Dick Giordanno et Terry Austin parfois un peu lourd ou imprécis. Ils arrivent à nous faire ressentir la tension des matchs de boxe poids lourds. Les couleurs ont été restaurées offrant plus de justesse aux gros plans.
L’édition de cette version française proposée par Atlantic, se veut exemplaire. Sertie dans un fourreau orné de l’emblème du plus célèbre des kryptoniens, le livre se révèle d’une taille supérieure aux Absolutes de Panini. Sous la jaquette du livre, nous pouvons remarquer une couverture avec une dorure représentant Superman contre Muhammad Ali. Les bonus vont du poster reprenant la couverture de l’ouvrage, au "fac simile" du programme de l’évènement accompagné de son ticket, sésame permettant d’assister à ce match d’anthologie.
Une initiative rare dans le domaine de l’édition française.
On regrettera cependant un manque de relecture dans une traduction qui comporte de nombreuses coquilles, en particulier dans les textes additionnels.
(par Antoine Boudet)
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Superman VS Muhammad Ali – Par Denny O’Neil & Neal Adams – Atlantic
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