Après avoir traversé la guerre du Pacifique et la guerre froide, Dottie se fixe définitivement dans les années 60. Ne lui demandez donc plus son âge : avec les dames, cela ne se fait pas (croyez-nous sur parole, les giffles décochées par Dottie laissent des traces) et surtout, les légendes ne comptent pas les années.
Las Vegas, quelques kilomètres de bitume en plein désert. Une ville, des casinos, une femme... et quelques hits légendaires modulés par une voix suave qui fait son entrée en bande dessinée.
Visite dans les swinging sixties.
Dottie est devenue physionomiste au Flamingo, le Temple du jeu. Pour Las Vegas, le début des années 60, c’est le passage à la vitesse supérieure. Les mafias placent leurs pions, Howerd Hugues vient s’installer dans un bunker au sommet du Desert Inn. Règlements de compte dans l’air ? Sans doute. Mais la vie continue.
Mémoire visuelle prodigieuse, Dottie met les tables de Black Jack, les roulettes et les tapis verts à l’abri des rapaces, tricheurs invétérés, fauchés de la vingt-cinquième heure, faux-monnayeurs. C’est qu’elle a l’oeil, Dottie, pour percer les trucs de ces messieurs de l’arnaque.
Comme toujours, la meilleure et la plus belle. Comment un tueur peut-il la confondre avec une de ses copines et manquer de lui faire la peau ? Fatalitas, fatalitas, sans laquelle Dottie ne serait pas Dottie.
Plutôt gênante, la méprise, car la copine est la fille d’un manat de Las Vegas. Voilà Dottie actrice, malgré elle, de la guerre pour le contrôle de Las Vegas...
(par Patrick Albray)
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Philippe Berthet est un perfectionniste. Avant de lancer Dottie dans un nouveau cycle d’aventures, il a relooké complètement ses premiers albums, redessinant chacune des couvertures. Ce nouveau cycle rompt totalement avec les précédents. Débarrassée d’abord de son image de sex-symbol, puis de son mari et de ses enfants, elle n’a plus de comptes à rendre qu’à elle-même. Dans ce nouvel et brillant album, on retrouve, certes, la jouissance de Yann à déboulonner des idoles - ici, Franck Sinatra -. Mais on y retrouve, surtout, l’exceptionnel sens de la mise en page d’un Berthet qu’on sent particulièrement heureux de renouer avec ses racines : le polar.