Cette grande réunion a conclu sur la nécessité d’une « plus grande éducation » du public, des enfants en particulier, tandis que les participants, notamment la France et les États-Unis, s’opposaient sur les moyens à mettre en œuvre pour une législation adaptée pour lutter contre ce genre de dérive.
Pourtant, il y a urgence. Les journaux se sont remplis ces derniers jours d’exemples de sites racistes aussi disponibles qu’éphémères qui prolifèrent sur le Net et dont la sémantique ne fait pas mystère de leur volonté d’éradiquer les « races inférieures ». Le ministre français Michel Barnier estime, selon le quotidien Libération, que « De 2000 à 2004, le nombre des sites violents et extrémistes a augmenté de 300 %. » Le même quotidien rapporte les propos de Marc Knobel, créateur de J’accuse, une association de lutte contre le racisme en ligne, qui dénombre entre « 40.000 et 60.000 sites antisémites, anti-Arabes, anti-Noirs, etc ».
En ce qui nous concerne, nous en avons trouvé un exemple sur un site qui ne répond plus aujourd’hui à l’adresse que vous trouverez sur le document ci-dessous. Il raconte, dans une bande muette destinée à être imprimée et distribuée sous forme de tract, les mésaventures d’un beau héros jeune et blond qui, défendant une jeune fille, belle, jeune et blonde elle aussi, contre une agression de la part d’individus colorés clairement identifiés comme pacifistes et musulmans, se retrouve arrêté et condamné à la prison par des policiers et des juges clairement désignés comme juifs et/ou arabes ou noirs. Cette fable raciste et antidémocratique issue d’un site néonazi américain se termine par une métaphore qui aspire à l’idéal national-socialiste, petite maison de bois dans la campagne, et tout le toutim. La preuve est donc faite que la BD n’est pas exempte de ce type de dérive. Restons vigilants.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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