La BD dans le maquis, à la montagne : À Grenoble aussi, la BD envahit les musées

Pic et Bulle Jusqu’au 30 avril 2017

«  La bande dessinée est née dans les Alpes en 1827, de l’imagination du Suisse Rodolphe Töpffer !  » ne manquent pas de souligner d’entrée les organisateurs de l’exposition Pic et Bulle au Musée de l’Evêché. Et de pointer les pics rocheux de Bécassine, Tintin, Mickey, Astérix, Lucky Luke, Blueberry, Thorgal… dans la BD franco-belge, les romans graphiques ou les mangas, avec l’impressionnant Taniguchi.

« L’exposition explore pour la première fois le rapport de l’homme à la montagne dans la bande dessinée, à travers l’œuvre de quatre-vingt-dix auteurs d’hier et d’aujourd’hui, expliquent les organisateurs. Une présentation inédite de cent deux planches originales, dont À la recherche de Peter Pan de Cosey, Le Sommet des dieux de Taniguchi, etc., des albums historiques et une sélection de reproductions offrent un voyage dans le temps et dans l’espace des pays imaginaires des montagnes de papier. Un documentaire vidéo sur Christian Lax, auteur de L’Aigle sans orteils, ponctue le parcours.

La BD prend le Maquis Jusqu’au 22 mai 2017. ADessin de lara.

La BD dans le maquis

La ville de Jacques Glénat, et d’ailleurs avec son concours, accueille aussi une intéressante exposition au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère : « La BD prend le maquis  ».

Le maquis de l’Isère a été un des hauts lieux de la Résitance en France, ce qui permet à Xavier Aumage, commissaire de l’exposition et par ailleurs archiviste au Musée de la Résistance nationale (MRN) à Champigny-sur-Marne de nous proposer un parcours original des grands BD de Résistance de l’époque.

Car la Résistance use beaucoup de la BD, mais contrairement à la propagande nazie qui l’epour dénigrer ses adversaires gaullistes, juifs ou francs-maçons, la Résistance est tournée vers l’avenir, vers la reconstruction. Elle représente des résistants jeunes, optimistes, aux manches retroussées.

Dessin de Baptiste Payen, auteur de "Résistants Oubliés" avec Olivier Jouvray et Kamel Moueleff (Ed. Glénat).

L’incroyable sculpture en papier mâché de "La Bête est morte" (Gallimard)

Le parcours est composé d’objets et de publications issues de cette période : Vaillant, Coq Hardi, Les Enfants de Lorraine, la collection Jeunesse héroïque… Et évidemment La Bête est morte de Calvo, Dancette et Zimmerman dont l’exposition présente une pièce unique : un loup-Hitler dépité modelé en papier mâché offert aux libraires au lendemain de la Libération. Une pièce rarissime !

Le parcours se termine par des originaux de dessinateurs contemporains : Espé, Olivier Frasier, Lara, Baptiste Payen dont pour certains le processus de création est décrit dans les détails, de la phase de documentation à la réalisation finale. Tous ces auteurs, de même que Kamel Moueleff étaient présents au moment de l’inauguration.

Un petit détour à faire pour les fêtes ou avant d’aller au ski ?

Xavier Aumage, commissaire de l’exposition "La BD dans le maquis"