Lorsqu’il ne travaille pas à la forge de son oncle, Davian rend visite au frère Théodémar, un moine Bénédictin pour étudier la médecine à l’abbaye de Jumièges. Du moins, quand il ne flirte pas avec sa douce Blanche, la fille du châtelain local. Après une nuit perturbée par un cauchemar dont il redoute le caractère prophétique, il se rend chez Théodémar, dont la rationalité l’apaise.
Mais son amour a bel et bien été assassinée. Un mendiant, que tout semble accabler, est enterré vivant dans l’hystérie collective. Mais Blanche n’était que la première : les assassinats sordides continuent. Davian et Théodémar se mettent alors à la recherche du coupable... Mais qui est-il ? Ils n’ont pour seules pistes que des versets de l’Apocalypse de St Jean, laissés sur les scènes de crime.
Le scénario de Pascal Piatti est bien ficelé et rythmé par un enchaînement rapide des événements, au cours d’un voyage qui emmène les deux principaux protagonistes à Paris, Tours, et en Dordogne. Cartésiens, Davian et Théodémar ont fort à faire dans ce monde de croyances. Il existe un réel décalage entre une époque marquée par des dogmes mystiques, des connaissances sommaires sur la médecine, le poids des traditions et de la religion, et la beauté avec laquelle Mor (Marcel Morote) illustre cet environnement hostile, particulièrement les décors urbains, avec des couleurs de Francois Feury.
En dépit de quelques déformations et disproportions, on se sent porté dans cette ambiance médiévale, dont on regrette presque qu’elle ne se prolonge pas dans d’autres tomes. Signalons que l’ouvrage s’est concrétisé grâce à un financement participatif sur la plateforme Ulule.
(par Damien Boone)
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