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La Fabrique de fanzines ou l’art du "Do it Yourself"

Par Morgan Di Salvia le 11 septembre 2011                      Lien  
Présentée lors de festivals aux quatre coins de l'Europe, La Fabrique de fanzines, atelier ludique de création de bande dessinée, a largement contribué à l'engouement récent pour le "Do it Yourself". Un bel album aux éditions Atrabile raconte ce projet artisanal.

Imaginée en 2003 à Sierre, La Fabrique de fanzines a depuis connu un étonnant succès. Le principe est simple : auteurs chevronnés ou visiteurs enthousiastes sont encadrés par les ouvriers de la Fabrique (et leurs bleus de travail de circonstance) pour la réalisation de fanzines imprimés, assemblés et mis à disposition immédiate du public. Installée dans les festivals, foires, musées ou bibliothèques, cette usine créative et itinérante fait partager l’enthousiasme du fanzinat, un mode de création de BD qui connaît un réel regain d’intérêt depuis quelques années.

Cinq chevilles ouvrières de la Fabrique (Baladi, Ibn Al Rabin, Andréas Kundïg, Yves Levasseur & Benjamin Novello) partagent leurs souvenirs dans un livre d’une centaine de pages qui dresse le portrait du mouvement "Do it Yourself [1]".

La Fabrique de fanzines ou l'art du "Do it Yourself"
Un extrait de "La Fabrique de fanzines, par ses ouvriers mêmes"
© Editions Atrabile

Bénéficiant d’une résidence à la Saline royale d’Arc-et-Senans, qui accueille chaque année le festival Pierre Feuille Ciseaux, les cinq "ouvriers sans patron" ont rassemblé leurs souvenirs et expériences personnelles liées au fanzinat et à la bande dessinée artisanale. Ce patchwork raconte le déroulement des installations de la Fabrique de fanzines : œuvrer au dessin, dompter la photocopieuse, rogner les feuilles de papier, faire pendre les créations sur un fil à linge...

Un extrait de "La Fabrique de fanzines, par ses ouvriers mêmes"
© Editions Atrabile

En partageant leurs rituels, les cinq auteurs en disent long sur l’état d’esprit des fanzineux. Ils mettent en lumière le côté "performance" et le plaisir qu’ils ont à improviser de la sorte. L’album contient également une instructive « Brève histoire du fanzinat, des origines à nos jours ». Outre le plaisir enfantin de confectionner ses propres livres, on comprend que le projet Fabrique est également une manière de socialiser, dans un métier fondamentalement solitaire.

Après plus de 40 éditions de la Fabrique de fanzines, la flamme semble toujours brûler. D’une manière plus générale et en marge de la blogosphère, de nombreux auteurs [2] retrouvent le plaisir de l’autoédition artisanale. Des bibliothèques se spécialisent dans la conservation de ces micro-tirages (la Fanzinothèque de Poitiers, la Schulz Library aux Etats-Unis). Le livre La Fabrique de fanzines par ses ouvriers mêmes en témoigne : le "Do it Yourself" n’a semble-t-il jamais été aussi vivace.

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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La Fabrique de fanzines par ses ouvriers mêmes – Éditions Atrabile

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[1Slogan imaginé dans les années soixante par l’activiste américain Jerry Rubin.

[2Pas forcément apparentés à la Fabrique, tels Pierre Maurel ou Max de Radiguès

 
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24 Messages :
  • La Fabrique de fanzines ou l’art du "Do it Yourself"
    11 septembre 2011 11:02, par hankey

    le problème avec l’auto édition ce sont les dérives qui peuvent en découler, parce que derrière les punks et les otaku qui produisent leur dessins aproximatifs sur imprimante jet d’encres de chez papa maman, il y a toutes sortes de névrosés bien moins inoffensif. Le danger si on laisse trop de liberté a ce genre de produit c’est le risque de voir tout et n’importe quoi apparaitre partout et n’importe ou ; et quand je dis tout, ça peut etre tout, vraiment tout. Je pense qu’il faut réglementer un minimum pour mieux éduquer.

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    • Répondu le 11 septembre 2011 à  16:31 :

      Mais bien sur...
      Si la liberté d’expression vous fait si peur que cela, je vous conseille de déménager dans l’une des nombreuses dictatures qui en sont dépourvues. Vous m’en direz des nouvelles.

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      • Répondu par Géraud le 11 septembre 2011 à  18:35 :

        Ah bon ? Alors, au nom de la liberté d’expression, on devrait selon vous laisser paraître d’éventuels "fanzines" laissant libre cours au racisme, à l’homophobie, au révisionnisme, et j’en passe ?
        Je pense aussi qu’il faut réglementer un minimum.

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        • Répondu le 11 septembre 2011 à  19:44 :

          ya déjà des lois pour tout cela, ça n’a rien à voir avec l’auto-édition.

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          • Répondu par Andreas le 14 septembre 2011 à  21:18 :

            Je m’étonne que la discussion continue après ce commentaire auquel il n’y a rien à ajouter. Personne n’a encore cité de problème que la loi existante ne suffirait pas à résoudre. On ne va quand même pas durcir la loi pour éviter des problèmes imaginaires.

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        • Répondu le 11 septembre 2011 à  21:02 :

          Remarques d’arrière garde à l’heure d’internet.

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          • Répondu par Andreas le 14 septembre 2011 à  20:46 :

            Je m’étonne que la discussion continue après ce commentaire auquel il n’y a vraiment rien à ajouter. C’est vrai qu’on peut considérer le manifeste du terroriste norvégien Breivik comme une espèce de gros fanzine. Mais je ne vois personne se demander comment empêcher internet de le diffuser. C’est trop évident qu’une censure est complètement impossible.

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    • Répondu le 11 septembre 2011 à  17:59 :

      Oui, vous avez raison, comme dans Blackbird de Maurel, il faut que le gouvernement légifère et ne laisse plus ce grand n’importe quoi proliférer sans contrôle !

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      • Répondu par hankey le 11 septembre 2011 à  23:39 :

        on peut laisser proliférer, mais pas sans controle !

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        • Répondu par Spip le 12 septembre 2011 à  20:51 :

          Contrôler ce qui se fait dans les fanzines ?Vous pensez le faire comment ?

          Répondre à ce message

          • Répondu par hankey le 13 septembre 2011 à  11:43 :

            en les interdisant pardi !
            non plus sérieusement, il faudrait que les gens désireux de faire une publication soit inscrit quelque part, dans un organisme quelquonque, ou il y aurai un controle du contenu,(et des participants, on est en droit de savoir si un pédophile fait des fanzine destiné aux enfants) ensuite le responsable du fanzine obtiendrait une autorisation de cet "organisme". c’est ce qui se fait dans la restauration encore plus durement et dans des tas d’autres métiers pourquoi pas avec le fanzinat ?? une intoxcication alimentaire ça vaut bien une intoxcication visuelle !

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            • Répondu le 13 septembre 2011 à  18:44 :

              Ce que vous dites n’a aucun sens. On voit que vous ne savez pas de quoi vous parlez.

              Cet organisme dont vous parlez existe, c’est ce que signifie l’ISBN que vous pouvez voir dans tout vos bouquins.
              Une bonne partie du fanzinat se fait de manière illégale, dans le sens où c’est au noir. Personne ne dit rien car il est inutile d’embêter un lycéen qui fait un fanzine photocopié à 50 ex. et que les sommes en jeu sont ridicules.

              De toute manière il est impossible d’empecher totalement les éditions hors légalité. Pliez une feuille de papier en 4, un coup de ciseau, un coup de crayon, et hop, vous avez un livre ! Si c’est une merde sans nom, ça en restera là.

              Sinon, si vous trouvez que ça en vaut la peine, alors là vous pouvez créer une association ou une boite et passer dans le cadre légal pour les livres suivants.

              Pour finir, dans le cas du pédophile qui vous fait si peur, même à 50ex., il tombe sous le coup de la loi.

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            • Répondu par Rosse le 13 septembre 2011 à  18:44 :

              Tous ces messages anonymes ou sous pseudos qui demandent plus de régulation ont au moins eu le mérite de me faire bien marrer. Dans le genre "la paille et la poutre"...Merci les gens !

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              • Répondu par hankey le 14 septembre 2011 à  12:40 :

                Bien sur, vous êtes bien trop malin pour vous soucier de ce qui se passe dans les sous-sphères de la société, vous faites sans doute partie de ces libertaires qui prônent l’interdiction d’interdire et la "libertad" pour la liberté. Mais est-ce vraiment inutile d’embêter un lycéen qui prêche le culte de satan ? qui célèbre le révisionisme ? qui encourage le racisme, quelqu’il soit ?
                La réglementation c’est l’éducation, l’éducation ce n’est ni plus ni moins que le respect des autres, et le respect des autres ce n’est pas de donner son avis à tort et à travers ou de gribouiller sur les affaires d’autrui sous couvert de "liberté d’expression". je ne dis pas que le gouvernement doit éduquer le peuple, je dis que nous devons tous nous éduquer nous même en nous mettant d’accord sur les règles de vie à adopter en société.
                Nous vivons dans un beau pays, celui des droits de l’homme ,et j’aime mon pays. J’aime aussi la bd, mais les fanzines que je vois sur le net ou en festivals me font de la peine, on a là un terrain de jeu qui n’est soumis à aucune loi ni du marché ni de la mode, ou toutes les expérimentations toutes les audaces même les plus incensées sont possible, et je ne vois que pseudo manga mal fait, épée elfique mal dégrossis et LE classique, LA valeure sure depuis les années 80 : le punk anarcho liberté chien-à-puces anti-société mais je vis du RSA.
                pourquoi, pourquoi cette médiocrité ? est-ce générationnelle ? la belle fleur de lys a-t-elle besoin d’un champ de fange pour s’épanouir ?

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                • Répondu par Nono B le 14 septembre 2011 à  17:20 :

                  C’est ça, c’est ça, réglementons, légiférons, interdisons !!!
                  Ces propos me rapellent un petit énervé : un fait divers, une loi, vite !

                  Les fanzines existent depuis des décénnies, et de ces publications sont sortis des grands de la BD d’aujourd’hui. Rapellez-vous Bouzard et son Caca-Bémol.

                  Pédophilie, révisionisme, satanisme... Certes, ces idées sont à combattre, mais les interdire serait-ce la bonne manière de le faire ? Cela ne les pousserait-il pas à proliférer dans les "sous-sphères de la société" ? Et puis interdire afin d’ignorer ces déviances ne les font pas disparaître. On doit au contraire les connaître afin de mieux les combattre. C’est là qu’il s’agit d’éducation.

                  Enfin on ne devient pas pédophile en lisant un fanzine, et Internet offre un cadre bien plus dangereux pour les enfants qu’une publication à diffusion réduite.

                  Ne fermons pas les yeux, gardons les au contraire bien ouverts afin de repérer au mieux les ennemis de la société.

                  NB : réduire la notion de libertaire à un "punk-à-chien", je ne pense pas que ce soit faire preuve de "respect des autres"

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                • Répondu par Rosse le 14 septembre 2011 à  23:02 :

                  Dites-donc Mister Hankey, vous seriez bien aimable de ne pas me coller d’étiquette péremptoirement.

                  Si j’ai réagi sur ce sujet c’est la direction ridicule du faux débat entamé ici. On parle de créations faites dans un cadre de workshops et vous nous la ramenez avec des fanzines pédophiles, satanistes, révisionnistes... (dixit !!!)

                  Plus, le type vigilant masqué (pseudo ou anonyme)qui oeuvre pour le bien commun éveille en moi les plus grandes suspicions.

                  Si vous êtes tombé sur du matériel répréhensible prônant la haine raciale, le révisionnisme, la pédophilie... Un citoyen responsable se doit de contacter l’autorité autorisée. Les cadres existent donc. Maintenant, si moralement ce matériel vous indispose (le satanisme par exemple) et si son contenu n’est pas criminel, ne vous en déplaise mais vous allez devoir apprendre à vivre avec.

                  la belle fleur de lys a-t-elle besoin d’un champ de fange pour s’épanouir ?

                  Nous y voilà... vous n’aviez bien entendu pas grand-chose à dire sur la création des fanzines, leur impact, leur histoire, leur influence, les gens qui y ont participés. Vous avez un agenda, pouah ! Et cette "fange" c’est quoi vraiment cette obsession "Mr Hankey" ?

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                  • Répondu par hankey le 15 septembre 2011 à  20:22 :

                    pas grand-chose à dire sur la création des fanzines ??!!!
                    j’ai parlé de gens qui se gausse d’être dans l’underground et ne fond que du copiage de produits commercials !! c’est ce que je dis depuis le début !!! mais bien sur dès qu’on voit les mots pédophile raciste sataniste on se focalise dessus et on lache plus, place au sensationalisme ! vous défendez les fanzineux, moi je dis qu’ils sont les ignobles adorateurs de la bande dessinée commerciale, je dis qu’il pourrait y avoir des nouveaux Crumb,des nouveaux harvey pekar ; mais non que du sous commercial. voila, ce que je dis.

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                    • Répondu par Asacem le 15 septembre 2011 à  22:16 :

                      Ces interventions confinent au délire. Vous voyez sous quel article vous écrivez ces inepties, au moins ? Si vous avez jamais eu la chance de croiser la fabrique de fanzines, ou bien l’une ou l’autre des bandes dessinées de ses intervenants (Ibn Al Rabin ou Baladi), alors ce que vous écrivez n’a vraiment aucun sens, en tout pas ici...

                      Répondre à ce message

  • La Fabrique de fanzines ou l’art du "Do it Yourself"
    11 septembre 2011 14:25, par Le Monte-en-l’air

    La Fabrique de fanzines sera au Monte-en-l’air le samedi 1er et le dimanche 2 octobre !

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  • La Fabrique de fanzines ou l’art du "Do it Yourself"
    12 septembre 2011 21:11, par hankey

    la liberté d’expression, oui mais pour en faire quoi ? la plupart des fanzines sont de vagues immitations de tout ce qui se fait de plus commercial dans la BD !!
    Quand on entend fanzine on pense Crumb, contre culture,subversif, underground, mais tout ce qui est souterrain maintenant, c’est le niveau : qualité médiocre, capacités scénaristiques de lycéen, dessin de collégien tamponné de tics des modèles.
    MERCI, la liberté d’expression !

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    • Répondu par Alex le 12 septembre 2011 à  23:08 :

      Ce que vous décrivez comme des défauts est l’essence même des fan-zines. Donner libre cours à son admiration, copier pour apprendre, rêver. Un fanzine est une déclaration d’amour. Envers soi-même parfois : oui pour créer un fanzine il faut vraiment y croire. Et pour participer à un fanzine il faut aussi croire que l’on est dans le "juste", qu’on a qq chose à faire partager. C’est le premier pas de l’esprit créatif solitaire vers une socialisation, une mise en forme de ses espoirs et de ses attentes dans un aveu publique. Vous seriez surpris du nombre de professionnels actifs à ce jour (toutes activités comprises : dessinateurs, scénaristes, éditeurs, chroniqueurs...)qui sont passés par ce canal. D’accord avec vous : Merci la liberté d’expression ! Nous avons besoin d’encore plus de fanzines.

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    • Répondu le 12 septembre 2011 à  23:30 :

      Mais quelle méconnaissance du sujet !!!

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    • Répondu par Charli le 18 septembre 2011 à  16:19 :

      "Ce qui se fait de plus commercial dans la BD", ce que l’on pourrait définir tout simplement comme l’académisme, la BD officielle, acceptée, entretenue et encouragée. Pourquoi donc cette rage à vouloir freiner le désir "lycéen" ou "collégien" de copier l’académisme, donc de s’y soumettre et s’y inscrire, d’y faire ses armes ?
      Sachez môssieur l’aimable censeur que tous les dessinateurs, et tous sans exception, sont passés par la copie de "maîtres", d’idoles, de référents graphiques.
      Qui êtes-vous donc pour juger de la sorte et condamner le plaisir du dessin adolescent dans ce qu’il a de plus gauche, maladroit ou parfois prometteur ?
      Vous me faîtes penser à ces correcteurs taxant certaines créations de dégénérées, à ces critiques d’une autre époque crachant sur Dubuffet, vous êtes de ceux qui hurlaient alors contre les Dada, les Surréalistes, les Situationnistes.
      Interdire ? allons-y alors selon votre sens, remontons le fil de l’Histoire et enfermons Liberatore, Crepax, Hergé (au Congo), Vuillemin...
      En bref ou est le problème ? Si vous n’aimez pas les productions "médiocres", passez votre chemine et choisissez d’autres stands.
      Les fanzines vous déplaient ? Fort bien, ils ne sont de toute façon et apparemment pas faits pour vous.

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  • La Fabrique de fanzines ou l’art du "Do it Yourself"
    13 septembre 2011 17:25, par La Réserve à bulles

    La Fabrique de fanzines à Marseille les 14/15 & 16 octobre dans le cadre du festival BaDaM !
    Plus d’infos www.badamfestival.com

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