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La Famille Legroin – Tome 1 : Travailler plus pour dépenser plus – Par Lindingre – Desinge & Hugo & Cie

Par Vincent GAUTHIER le 22 janvier 2012                      Lien  
Une famille de beaufs comme il s'en fait de plus en plus : culture poubelle et racisme de base.

« Tout, tout de suite et moins cher ! Chacun pour ma gueule et ma gueule en premier ! Ceci n’est pas un slogan politique, c’est l’histoire de ma vie. La vie d’un homme qui travaille plus pour dépenser plus  », voilà la profession de foi de monsieur Legroin.

Annonçons tout de suite la couleur : cette famille dressée comme un archétype sociétal est insupportable. Composée des deux parents, d’une fille et d’un fils, blancs bien entendu, ils sont incultes, racistes et complétement débiles. On a rapidement envie de leur coller des baffes.

Abreuvés de culture poubelle, ils appréhendent le monde, sûrs de leur vérité, par le petit bout de la lorgnette. Ils construisent leurs certitudes sur un amalgame d’informations incomprises et non assimilées. Lindingre assemble dans cette famille toute la bêtise de ce monde : la télévision et les gadgets (chers de préférence) comme meilleurs amis, racisme, supériorité du paraître, QI atrophié et culture de masse. Une famille référence dans le formatage des cerveaux.

Néanmoins, cette famille est le produit d’une société (la nôtre) dont nous ne trouvons pas ici la trace d’une critique plus profonde des causes, seulement une constatation des effets délétères de notre civilisation. C’est un peu court. La problématique sociale est absente.

In Fine, la description de ces travers finit par lasser quelque peu. Aucun rebond sur ces saynètes qui en deviennent imbuvables. Cette simple constatation ne nous exhorte à rien. L’impact est dès lors proche du néant et fait entrer l’ouvrage dans ce qu’il dénonce : le flux continu de la culture pré-mâchée et pré-digérée, prête à consommer puis à jeter.

On regrette que le titre tienne si peu ses promesses. On pouvait s’attendre à une BD plus impliquée dans son propos, socialement et politiquement. Peut-être en poussant davantage le raisonnement sur la culture de masse abrutissante ou sur la mythologie attaché au travail, à l’utilité et au rendement social.

Voici donc une dénonciation sans conséquence. Le dessin n’étant pas son point fort, les grossiers faciès de cochon sont là pour apporter une dimension fabuliste à l’ouvrage, mais pour quelle morale ?

(par Vincent GAUTHIER)

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4 Messages :
  • Ces personnages sont le reflet de l’époque et Lindingre est le meilleur journaliste de France. Comme Reiser en son temps. Je ne crois pas que l’on doit attendre une morale de ces histoires, comme on n’attend pas de morale des dessins du Canard Enchaîné.

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    • Répondu le 22 janvier 2012 à  14:03 :

      Si ce n’est que les dessins du Canard Enchaînés habillent et prolongent les articles de fond (même sarcastiques) qui les entourent...

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    • Répondu par Sergio Salma le 22 janvier 2012 à  14:52 :

      Oui Vincent Gauthier, quel drôle d’article. Vous commencez en insultant les sujets de cette bande dessinée. ce ne sont pas des beaufs du tout qui sont mis en scène, vous n’avez pas compris le premier point le plus essentiel ou alors vous manquez de vocabulaire. On peut parler de quart-monde mais pas de beaufitude . Ce sont surtout de pauvres gens débordés, couillonnés par la vie, qui tombent dans les excès parce qu’ils ont perdu (ou n’ont jamais eu ) l’ espoir.

      Il ne s’agit pas produire un travail, une oeuvre "pour faire changer les choses" ! Vous êtes horrible dans votre lecture ; c’est vous qui pouvez, si vous le voulez, produire cette oeuvre essentielle ; vous avez peut-être des velléités en tant qu’auteur mais n’allez pas plaquer sur un travail ce qui serait VOTRE regard sur le monde. On peut reprendre tout votre article comme un texte militant. C’est à peine si vous n’affichez pas votre couleur politique. Lindingre et des dizaines d’autres s’amusent à mettre en scène des gens "trop", des gens qui sont une caricature du pire de ce que nous sommes tous. Nous sommes tous veules, lâches et feignasses. Lindingre veut surtout faire rigoler . L’album que vous avez reçu vous l’avez d’abord lu avec cette fameuse accroche , ce titre presque comme un postulat . Donc votre fibre politique s’est mise en alerte. Vous aimeriez que Lindingre dise ça , ça et puis ça , convaincu qu’un artiste se doit puisqu’il dispose d’une tribune alerter votre voisin qui est un con, votre ennemi qui n’a rien compris et la plupart de vos contemporains (vous, c’est OK vous avez tout pigé).

      La remarque la plus incroyable que vous écrivez c’est "blanc bien entendu". La critique posée par Lindingre n’est pas à trouver dans la "morale"( bon sang ces lecteurs qui veulent qu’on leur assène une morale, une moralité, pourquoi pas un mode d’emploi aussi ) mais dans le livre lui-même. Le fond du livre c’est le livre lui-même quel que soit le genre. Ce livre vous a laissé froid mais vous abordez le problème à l’envers. Ce livre serait selon vous une "dénonciation sans conséquence ! " Au secours. Pensez aux Simpsons un peu .

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      • Répondu par Vincent GAUTHIER le 22 janvier 2012 à  16:58 :

        Justement je pense aux Simpsons qui sont une dénonciation conséquente de la société qui les produit et de ses travers. Il est trop simple de prendre un instantané, un cliché, de le poser sur du papier pour simplement montrer un état de fait. Cela n’a que très peu d’intérêt voire aucun. Cet album manque de profondeur et de contexte.
        Quand à moi, je ne dis pas que j’ai tout compris, bien au contraire, mais j’attends plus d’une BD qui se veut dénonciatrice. La référence à une critique du sarkozysme étant tout de même très claire...
        Quand à ma couleur politique, je vous en prie ne faites pas de raisonnement absurde qui n’ont aucun lien avec l’intérêt réel ou faible que peut avoir une BD.

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